Crise au sein du Csac : la plénière décide de saisir le procureur de la République

Mardi 23 Septembre 2014 - 17:45

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L’action vise à faire appliquer la mesure de suspension du président de cet organe de régulation des médias et de la télécommunication dans le pays.

La décision de l’assemblée plénière du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) de saisir le procureur de la République pour faire appliquer sa mesure de suspension du président de cet organe de régulation, Jean-Bosco Bahala, a été annoncée le 22 septembre. Elle a été prise lors d’une réunion qui a permis l’analyse du rapport de la commission ad hoc. « Nous allons prendre contact avec les autorités compétentes pour faire exécuter la décision de l’assemblée plénière », a soutenu la rapporteuse du Csac, Chantal Kanyimbo.

Pendant que la plénière du Csac insiste sur la mesure de suspension de l’abbé président et compte s’appuyer sur la justice pour l’exécution de cette mesure, Jean-Bosco Bahala, lui, continue à ignorer superbement la décision et se dit toujours le seul habilité à engager cette institution, notamment à convoquer des réunions. « Comment ont-ils convoqué une réunion à mon insu alors que je suis présent ? », a-t-il fait observer à des journalistes venus couvrir cette activité.

Présent à son bureau alors que la réunion se tenait dans une autre salle, l’abbé Jean-Bosco Bahala a affirmé continuer à travailler librement en sa qualité de président du Csac.

La plénière du Csac a pris la décision de suspension de l’Abbé Jean-Bosco Bahala, le 16 septembre. Elle lui reproche la mégestion de cette institution. Il est accusé notamment d’avoir octroyé seul, sans passer par la plénière, un avis de conformité à l’entreprise de télédistribution Startimes ainsi que de bien d’autres fautes encore.

Pour des sources proches de cette institution, ce n'est pas la première fois que des reproches sont faits sur la gestion du Csac par l'abbé Bahala. Mais, à chaque fois, le président du Csac aurait bénéficié des appuis extérieurs à cette institution, qui l'auraient rendu "invulnérable", faisant de lui "l'homme fort" de cet organe et plus fort que les différentes structures de l'institution, même réunies. "cette fois-ci, cette institution est décidée à se débarrasser de celui qui bloque son fonctionnement normal depuis l'investiture de son bureau", ont-elles confié.

La décision de la plénière de saisir le procureur de la République s’appuie, selon la rapporteuse du Csac, sur l’article 21 de la loi organique, qui stipule que « l’assemblée plénière a le pouvoir de prendre contact avec le procureur de la République pour faire appliquer toutes les décisions qui sont prises » par elle.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le vice-président du Csac, Alain Nkoy Nsasies, et Jean-Bosco Bahala lors d'un point de presse en 2011/Photo John Bompengo