Crise centrafricaine : Babacar Gaye nommé chef de la force de maintien de la paix de l’ONU en RCA

Jeudi 17 Juillet 2014 - 15:36

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Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a annoncé le 17 juillet, la nomination du Sénégalais Babacar Gaye comme son représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca)

La nomination de cet ancien commandant sénégalais et vétéran du maintien de la paix de l’ONU, arrive à un moment où les rapports sur la situation sécuritaire et humanitaire sont alarmants. Avant d’être nommé en qualité de chef de la force de maintien de la paix de l’ONU en RCA, Babacar Gaye occupait le poste de représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays instable depuis l’établissement de la Minusca en avril 2014.

Au siège de l’ONU à New York, Babacar Gaye a été, de 2010 à 2013, sous-secrétaire général et conseiller militaire du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Auparavant, il a occupé dans son pays, des postes de direction, dont celui de chef du personnel de défense et commandant d’une région militaire. Il a aussi de l’expérience dans le domaine du maintien de la paix auprès de l’ONU. De 2005 à 2010, Babacar Gaye a été chef de la mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo. Il a également participé à plusieurs missions, y compris au Liban et en Irak.

Sa tâche s’annonce difficile

La tâche du chef de la mission de l’ONU consistant à déployer les troupes onusiennes rapidement en Centrafrique sera sans doute difficile, a fait savoir mercredi le sous- secrétaire général des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Hervé Ladsous a évoqué cette difficulté après avoir fait un compte-rendu sur la situation en Centrafrique au Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous travaillons en dépit des défis logistiques pour déployer des troupes supplémentaires le plus rapidement possible. Évidemment le problème est lié au fait qu’il s’agit d’un pays enclavé qui n'a qu'un nombre très très limité de routes. Ce n’est donc pas facile et nous aurons besoin du transport aérien pour accélérer le processus », a-t-il confié à la presse.

La mission de l’ONU en RCA sera initialement composée de 10.000 membres du personnel militaire et de 1.800 policiers, une fois qu’elle aura pris en charge, en septembre, les responsabilités de la Mission internationale de soutien menée par l’Afrique dans le cadre de la mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).

Or, le chef de la Misca, le général Jean-Marie Michel Mokoko, continue de suivre de près l’évolution de l’enquête diligentée à la suite des informations diffusées par Human Rights Watch, selon lesquelles des soldats de la Misca auraient été impliqués, le 24 mars dernier, dans la disparition forcée de civils dans la localité de Boali, à environ 80 km de Bangui.

Le 16 juillet, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a révélé, dans une enquête sur les réfugiés centrafricains au Tchad et au Cameroun, qu’entre novembre 2013 et avril 2014, plus de 2.599 membres des familles de ces Centrafricains sont morts lors de la campagne de violences contre les civils. Aujourd’hui, c’est toujours à leurs risques et périls que les populations victimes des anti-Balakas comme des ex-Sélékas, tentent de fuir vers le Cameroun et vers le Tchad – où elles sont confrontées à un nouvel obstacle depuis que le gouvernement tchadien a décidé de fermer ses frontières, y compris les personnes fuyant les violences en RCA.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula et Fiacre Kombo