Crise centrafricaine : l’ONU autorise une intervention française à la Misca

Vendredi 6 Décembre 2013 - 11:37

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi, à l’unanimité, une nouvelle résolution autorisant la France à intervenir en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca)

La résolution autorise les forces françaises en République centrafricaine à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat. Le texte est placé sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU qui prévoit le recours à la force. La résolution demande aussi au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de présenter dans les trois mois un rapport donnant des recommandations pour une « transformation éventuelle de la Misca en opération de maintien de la paix de l’ONU » si les conditions politiques et de sécurité dans le pays le permettent.

La résolution prévoit aussi la création d’une commission d’enquête sur les droits de l’homme, un embargo sur les armes à destination de la Centrafrique et la menace de sanctions ciblées contre les responsables d’exactions et ceux qui tenteraient de bloquer la transition politique en République centrafricaine. La résolution donne également mandat à la Misca de se déployer pour une période de douze mois avec une clause de révision au bout de six mois afin de protéger les civils et de rétablir l’ordre et la sécurité par les moyens appropriés.

La Misca doit atteindre 3.600 hommes à effectif plein mais n’en compte pour l’instant que 2.500. La France a déjà déployé 600 hommes et entend renforcer ses effectifs. La Misca sera financée par un fonds fiduciaire alimenté par des contributions volontaires.

La République centrafricaine est plongée dans le chaos depuis le mois de mars dernier lorsque le mouvement des rebelles Séléka a évincé le président François Bozizé du pouvoir. Depuis lors, des centaines de personnes ont perdu la vie et la situation a causé des milliers de déplacés et de sans-abris. Pas plus tard que ce jeudi 5 décembre, la situation sécuritaire à Bangui s'est fortement dégradée aux premières heures de la journée. Des éléments des milices d'autodéfense anti-Balakas, appuyés par d'anciens militaires fidèles à l'ex-président François Bozizé, ont mené plusieurs attaques. Des pillages et des exactions ont été signalés dans divers endroits de la ville. Selon le général Babacar Gaye, représentant spécial de Ban Ki-moon en Centrafrique, le bilan provisoire des affrontements s’élèverait à près de 40 morts, tandis que Jeune Afrique publiait sur son site Internet, que ces affrontements auraient entraîné près de 80 décès.

 

Tiras Andang