Crise à l'ex-Onatra : le personnel totalise 7 mois d'arriérés à partir du 20 juillet

Mercredi 5 Juillet 2017 - 18:28

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On le savait, le torchon brûle à la Société congolaise des transports et ports (SCTP) à la suite d'un accès de colère des agents et cadres déterminés à paralyser le fonctionnement normal de l'administration. Une délégation du géant des transports conduite par son directeur général, Lewis Banguka, a eu des entretiens plutôt fructueux avec le Premier ministre, Bruno Tshibala, le 4 juillet. L'enjeu principal des pourpalers en cours concerne  les arriérés qui s'accumulent de manière alarmante. La direction générale et l'intersyndicale espèrent une solution rapide du gouvernement pour désamorcer une crise qui s'étend depuis plus d'un mois.   

Dans nos dernières livraisons, la rédaction a fait état de la grogne qui règnait à la SCTP depuis le 2 juin dernier. Le premier tête-à-tête a eu lieu le mardi entre le nouveau chef du gouvernement et une délégation de la SCTP conduite par son directeur général, Lewis Banguka. Ensemble, il a été question d'abord de passer en revue toute la situation financière de l'entreprise. Constat : la société va très mal. Quant aux causes, Lewis Banguka en a énuméré quelques unes. Il y a par exemple la diminution sensible du trafic aux ports maritimes. En prenant la situation de Matadi, le premier port fluvial du pays accueille actuellement quatre à cinq navires par mois contre une trentaine par le passé. Les recettes ont chuté de manière drastique, passant de 10 millions à seulement 2 millions de dollars américains par mois. Bien entendu, il y a en filigrane la question de la gestion désastreuse de la société au cours des dernières années. Ce concours de circonstances a conduit naturellement à la situation précaire qui prévaut actuellement.   

Pour les responsables de l'ex-Onatra, cette étape est cruciale pour montrer l'urgence pour l'État, principal actionnaire de la société, de trouver une solution rapide à la crise. Chose faite, Lewis Banguka a procédé à un état de lieu global de la situation de l'ex-Onatra dans l'espoir d'une sortie de crise. Présente, l'Intersyndicale de la société en a profité pour rappeler à Bruno Tshibala la nécesité pour son gouvernement de s'impliquer pleinement dans ce dossier brûlant. Son président, Paul Kunga, a confirmé avoir saisi le gouvernement de la situation à travers une correspondance. Il a présenté les deux préoccupations majeures des travailleurs. D'abord, la paix sociale est menacée depuis près de 7 mois à la suite de l'accumulation des arriérés. Ensuite, il faut des actions concrètes pour garantir la survie des travailleurs. L'Intersyndicale a déposé un mémo qui reprend toutes les revendications sociales.

Tirant le bilan de la rencontre, Lewis Banguka s'est dit satisfait de l'oreille attentive du Premier ministre qui a promis d'ailleurs d'accompagner la SCTP. Pour les syndicalistes, la SCTP a bien de beaux jours devant elle. Selon eux, la société peut continuer à produire et même faire la différence. Toutefois, il faut des mesures de redressement du système de gestion et de renforcement de la capacité de recouvrement. Les infrastructures et le personnel qualifié sont autant d'atouts qui seront mis à contribution pour la renaissance du géant. Pour sa part, Paul Kunga est sorti des discussions avec la même satisfaction. La SCTP, a-t-il affirmé, va trouver les moyens de payer les arriérés des salaires et de relancer les activités. Mais un suivi s'impose pour éviter de revenir à la case de départ. Comeme on peut le lire sur le site de la primature, Bruno Tshibala a déclaré que sa porte restait ouverte. Le prenant justement au mot, Paul Kunga a promis de revenir à chaque fois pour lui présenter les rapports des commissions qu'il a promis de mettre sur pied. L'Intersyndicale continuera ainsi à donner les consignes nécessaires aux travailleurs pour la protection de la société.   

Quant aux perspectives d'avenir, la société espère monter en puissance rapidement grâce à certaines opportunités qui ne manqueront pas de booster le trafic. C'est le cas par exemple de l'implantation des nouvelles cimenteries au Kongo Central. La SCTP pourra assurer le transport par la voie ferroviaire et même fluviale du ciment. Ce transport constituera, à n'en point douter, une nouvelle source de recettes. Si les activités se consolident, la société espère trouver un organisme financier capable de prêter de l'argent pour éponger partiellement le retard des paiements. À la SCTP, la réussite n'est pas impossible. Au fil des décennies, cette société est devenue un véritable patrimoine national à protéger à tout prix.              

Laurent Essolomwa

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