Crise malienne : une étape est franchie dans les négociations d’Alger

Jeudi 24 Juillet 2014 - 18:43

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Jeudi 24 juillet les différentes parties à la crise malienne représentées aux négociations d’Alger, ont accepté de signer une feuille de route commune. Toutes les parties tentent de trouver un accord pour cesser les hostilités sur le terrain, mais il reste beaucoup d’obstacles à régler puisque les négociations directes seront entamées à la mi-août

Le texte propose le repli des combattants du MNLA (Mouvement national de libération de l’Aza wad), du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad) et du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) sur Annefis, l’envoi sur le terrain d’une commission de la Minusma, la libération des prisonniers et des discussions quant aux dédommagements après les violences de In-Khalil et In-Afarak en 2013. Une déclaration de cessation des hostilités a été signée entre les six groupes armés et les autorités de Bamako.

Neuf jours de discussions n’ont pas suffi. Le principal point de discorde est aujourd’hui le même qu’au début des négociations. Afin de favoriser le processus, les médiateurs ont décidé de tenir chaque jour des réunions séparées, d’abord les trois premiers groupes, puis les trois suivants. Mais, à chaque journée, son nouveau point de blocage.

Depuis, une branche du MAA a signé un accord avec le MNLA et se retrouve aujourd’hui à ses côtés à Alger. Mais un groupe dissident arabe a refusé le compromis et entend toujours obtenir la division du pays entre le Nord et le Sud.

Depuis vendredi dernier, des affrontements opposent d’un côté le MNLA et ses alliés, de l’autre un groupe d’Arabes de la branche dissidente du MAA. Des combats ont en effet repris dans la région de Tabankort, située entre Gao et Kidal, combats qui prennent le processus de paix en otage. On parle de plusieurs morts de part et d’autre, de nombreux blessés et prisonniers. À l’époque, le MNLA se défendait en assurant avoir démantelé sur place une arrière-base du Mujao.

Le chef de la mission de l’ONU (Minusma), Bert Koenders, présent à Alger, juge que dans ces combats, il y a beaucoup de communautés, beaucoup d’intérêts et beaucoup de trafiquants de drogue. Il estime qu’un cessez-le-feu rapide est indispensable. Mercredi un début d’accord semblait cependant avoir été trouvé à Alger. La délégation des MNLA-HCUA-MAA refuse toujours de considérer les trois autres groupes armés comme des interlocuteurs dans les négociations.

Parallèlement à Bamako, un rapport d’enquête sur l’affaire de la disparition des « Bérets rouges » devrait prochainement être bouclé et transmis au procureur, ouvrant ainsi la voie à un éventuel procès.

Selon plusieurs sources judicaires maliennes, le rapport d’enquête du juge d’instruction Yaya Karembé sur la disparition des « Bérets rouges », fin avril 2012, est en passe d’être bouclé et devrait être transmis dans les jours à venir au procureur. Après étude du dossier, le parquet général pourrait alors décider d’ouvrir un procès. Parmi la quinzaine de militaires inculpés dans cette affaire, figure le général Amadou Haya Sanogo, accusé de « complicité d’enlèvement et d’assassinat » après la disparition d’une vingtaine de parachutistes fidèles à l’ex-président Amadou Toumani Touré, qui avaient tenté un contre-coup d’État en avril 2012.

Le juge Karembé n’attendait plus que les résultats des tests ADN effectués sur les cadavres, qu’il a reçus la semaine dernière et notifiés dans la foulée à la défense et aux parties civiles. « Bérets rouges, plusieurs militaires auraient été torturés, certains à l’électricité », avant d’être assassinés et « au moins deux militaires auraient été enterrés alors qu’ils respiraient toujours », toujours selon les mêmes sources.

 

Nestor N'Gampoula et Fiacre Kombo