Crise politique : Kinshasa et le Conseil européen en désaccord

Mercredi 8 Mars 2017 - 18:36

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Le gouvernement congolais invite l’Union Européenne à se démarquer de ce qu’il qualifie de « posture directive » envers  la RDC et à s’engager dans un partenariat coopératif et de respect mutuel.

Résultat de recherche d'images pour "She Okitundu"Entre Kinshasa et le Conseil européen, le torchon brûle. L’escalade verbale qui caractérise actuellement les relations entre les deux parties est symptomatique d’un malaise qui ne fait que se corser. À la base, le rapport du dernier Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne dans lequel la situation politique en RDC a été évoquée en des termes qui n’ont pas plu aux autorités congolaises. L’UE n’est pas allée dans la dentelle pour exiger dans son rapport l’application stricte de l’accord du 31 décembre susceptible, d’après elle, de déclencher le processus d’une alternance démocratique et pacifique du pouvoir en RDC. L’UE a, en outre, annoncé de nouvelles sanctions à l'encontre des forces de l'ordre et des autorités si le blocage politique et ainsi que les violences se poursuivent dans le pays.

Cette déclaration de l’UE a été très mal prise par le gouvernement congolais qui a vite réagi par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères via un contre-communiqué publié le 6 mars. Léonard She Okitundu perçoit dans les recommandations de l’UE quelques velléités d’ingérence mises en relief par « des  instructions voire des injonctions données aux autorités de la RDC ». Des injonctions que le gouvernement n’est pas prêt à acquiescer dès lors qu’elles sont assorties des menaces de sanctions ! Pour l’officiel congolais, il est clair que le Conseil européen vient là de s’écarter de l’esprit de l’accord de Cotonou qui prône entre les parties un dialogue politique équilibré et mené avec souplesse.   

Contrairement aux allégations de blocage des discussions sur les arrangements particuliers liés aux modalités pratiques de la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, She Okitundu affirme qu’il n’en est rien. « Il est exagéré de parler de blocage de l’accord du 31 décembre dont la mise en œuvre est plutôt tributaire d’un débat démocratique classique dans une société pluraliste », argue-t-il dans son communiqué. Très rassurant pour la suite - la conclusion de l’arrangement particulier étant selon lui imminente -, il se réjouit pourtant « des avancées réelles pour la formation du gouvernement de large union nationale ». Par conséquent, il invite dès lors l’Union européenne à se démarquer de ce qu’il qualifie de « posture directive » envers  la RDC et à s’engager dans un partenariat coopératif et de respect mutuel.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Léonard She Okitundu, ministre des affaires étrangères

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