Crise politique : une rencontre Kabila-Tshisekedi de plus en plus souhaitée

Samedi 3 Décembre 2016 - 16:44

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

D'aucuns estiment que la solution devrait venir de ces deux personnages.  

On en reparle encore dans la ville haute. La perspective d’une rencontre entre Étienne Tshisekedi et Joseph Kabila que certains ont souhaité, au lendemain de la présidentielle controversée de 2011, refait surface. Dans les milieux concernés, l’on évoque cette éventualité comme l’une des pistes-clés de sortie de crise. Plusieurs organisations non gouvernementales et autres associations avaient déjà, bien avant la tenue du dialogue, émis le vœu de voir ces deux personnalités se rencontrer pour baliser la voie à un compromis politique vital pour le pays. L’Organisation congolaise des droits de l’homme (OCDH) avait même pris l‘initiative à son compte en prenant des contacts utiles qui, finalement, s’étaient révélés sans résultats. Les résistances étaient encore si fortes que l’association a dû se raviser.

 Aujourd’hui, au regard des tensions déjà perspectibles à l‘approche de la fin du mandat présidentiel, la tendance est plutôt à l'acceptation de ce qui, hier encore, procédait d’une simple vue de l’esprit. À en croire Joseph Olenghankoy, la situation actuelle profiterait à une frange d’opportunistes qui se recruteraient dans l’entourage de deux personnalités en se faisant passer pour des hommes providentiels pouvant faciliter un éventuel rapprochement moyennant quelques avantages. Pour ce cadre du Rassemblement cité par radio locale, il serait important que Joseph Kabila et Étienne Tshisekedi se rencontrent pour annihiler cette basse besogne et baliser la voie à un processus électoral apaisé. « Lorsque deux grands hommes se rencontrent, il y a toujours une solution qui se dégage de leurs échanges », a-t-il martelé. Et un autre cadre de cette plate-forme de renchérir : « Les deux personnalités doivent trouver un terrain d’entente pour que le pays puisse aller de l’avant. Je crois que c’est l’unique solution par rapport à la crise sociale et politique du pays. Tshisekedi n’est pas extrémiste. Il ne voit que le bien de la Constitution, le bien du peuple congolais ». La crise politique actuelle gravitant essentiellement autour de ces deux personnages, il estime que la solution devrait venir d'eux. « L’UDPS et le Rassemblement sont d’avis que seul un dialogue inclusif mettant face à face Kabila et ses alliés du camp Tshatshi d’une part, Tshisekedi et le Rassemblement avec leurs alliés, d’autre part, permettra de trouver une solution consensuelle pour la gestion de la période de transition. Cette voie médiane sera trouvée entre l’Accord du 18 octobre et la feuille de route du Rassemblement », susurre-t-on dans les rangs du parti d’Étienne Tshisekedi.

Du côté de la majorité, l’on refuse de verser dans un optimisme béat tout en partageant l’idée d’une rencontre Kabila-Tshisekedi qui, dans l’entendement de ce regroupement politique, sera plus protocolaire qu’autre chose, sans toucher au fond de l'accord politique issu du dialogue déjà en voie d’exécution. Une façon pour la plate-forme présidentielle de fermer définitivement la porte à un probable compromis avec l’opposition non signataire de l’accord politique pilotée par Étienne Tshisekedi. En demandant au président Joseph Kabila d’appliquer cet accord issu du Dialogue, la majorité présidentielle coupe ainsi court à toute perspective d’un nouveau compromis politique. Ce qui réduit la marge de manœuvre du Rassemblement à qui l’on n’offre plus qu’une seule possibilité, celle d’adhérer à l‘accord du 18 octobre moyennant quelques amendements, sans toucher au contenu. Une situation qui fait dire à certains observateurs qu’une rencontre Kabila-Tshisekedi, s’il devrait avoir lieu, ne changera rien à la donne politique actuelle telle que fixée par l’accord politique issu du dialogue.      

     

Alain Diasso

Notification: 

Non