Croissance

Il est bien évident que le défi majeur auquel le Congo se trouve aujourd’hui confronté dans sa marche vers le développement durable est celui du maintien de sa croissance à un rythme élevé. Or celui-ci ne sera possible que si le secteur privé prend le relais du secteur public, car l’État, confronté à des problèmes de sécurité régionale dont la solution commande le destin de notre peuple, ne pourra pas demeurer longtemps le moteur unique, ou presque, de l’économie nationale.

Comment donc amener les investisseurs petits et grands, congolais et étrangers, à se mobiliser pour développer les activités, créer des emplois, former les jeunes qui assoiront sur des bases solides l’appareil productif et les circuits commerciaux ? Telle est, nous semble-t-il, la question essentielle à laquelle les pouvoirs publics doivent maintenant répondre.

Si l’on en juge à partir des expériences menées de par le monde dans les deux dernières décennies, trois actions permettraient d’y répondre rapidement. La première est la mise en place par l’État de dispositifs juridiques, fiscaux, règlementaires qui facilitent le développement du secteur privé en supprimant les barrières de tous ordres qui freinent l’investissement. La deuxième est le développement d’un système de crédit aux personnes et aux entreprises qui amènent les banques à faire leur travail sans courir des risques incompatibles avec leur métier. La troisième est l’organisation, à l’échelle nationale, d’une campagne d’information visant à expliquer pourquoi et comment les citoyens peuvent contribuer par leur propre engagement à l’essor national.

Fort de la stabilité de ses institutions et de sa notoriété grandissante au plan international, le Congo est certainement aujourd’hui l’un des pays d’Afrique centrale les mieux armés pour relever le pari du développement durable. S’il prend à bref délai les mesures nécessaires, il verra se développer en quelques années le secteur privé qui lui fait pour l’instant cruellement défaut.