Croissance : une étude mondiale évoque les conditions de toute reprise économique

Mercredi 4 Avril 2018 - 20:45

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Un très grand nombre d’acteurs régionaux et internationaux sont convaincus de l’urgence de doter l’Afrique subsaharienne d’une politique plus ambitieuse en matière d’infrastructures de base.

La Société financière internationale (SFI), une agence spécialisée de la Banque mondiale (BM) qui travaille essentiellement avec le secteur privé, estime que l'Afrique subsaharienne peut doper sa croissance économique de près de trois points par an, si elle arrive à combler progressivement ses énormes besoins dans ce domaine. Un secteur comme l’énergie, par exemple, représente une véritable priorité pour l’Afrique, en général, et la RDC, en particulier. C’est la condition pour redémarrer ou démarrer une activité industrielle intensive.

Fin mars, en effet,  la SFI a jeté un pavé dans la mare avec ce chiffre : l’Afrique peut gagner jusqu’à 2,6 points de croissance par an en comblant son déficit infrastructurel. Un chiffre repris dans sa dernière étude intitulée « Construire l’avenir de l’Afrique ». Le caractère incontournable des infrastructures est réaffirmé dans le document, mais l’agence de la BM va plus loin en posant le secteur infrastructurel comme le moyen par excellence de déverrouiller le potentiel de croissance sur le continent. Pour les auteurs de l’étude, la croissance du PIB par habitant devrait également connaître une augmentation de l’ordre de 1,5 point par an si les Africains recentrent leur attention sur les infrastructures. Il s’agit de rattraper un écart qui s’est creusé au fil des années avec la moyenne mondiale en termes de quantité et de qualité des infrastructures. En réduisant ainsi cet écart, l’Afrique peut rattraper rapidement les pays les plus performants d’autres sous-régions du monde.   

L'électricité, un secteur stratégique

Pour la SFI, les décideurs africains doivent comprendre que le meilleur gain de croissance pourrait provenir d’un secteur stratégique pour toute l’Afrique : l’électricité. Les experts y intègrent également sans surprise l’extension du réseau routier mais en seconde position. En insistant sur le premier gain, ils expliquent que l’Afrique doit arriver à renforcer ses capacités dans la production de l’électricité. La question énergétique reste au centre des débats partout au sein du continent, y compris en RDC. En effet, on ne compte plus le nombre d’ateliers et de conférences sur l’énergie. On le sait, la RDC veut s’engager résolument dans la voie de l’identification des orientations plus efficaces dans la définition de sa politique énergétique qui reste très embryonnaire au regard des potentialités inexploitées. Certaines études plutôt pessimistes parlent de moins de 3 % de potentiel énergétique exploité. D’où la nécessité pour le pays de se montrer plus visionnaire dans sa stratégie future. L’on parle, par exemple, de l’amélioration de l’accès des Congolais à l’électricité et surtout de la distribution du courant électrique dans les secteurs capables de booster le développement économique du pays.  De même, il est important de poursuivre les réformes importantes afin de faire du pays réellement une puissance énergétique dans la région. Ce sont là les trois pistes de solution durables qui se présentent comme incontournables en RDC.  

Promouvoir le marché des partenariats publics privés

La meilleure façon de mobiliser le financement national et international indispensable à la réalisation de ce vaste chantier énergétique en Afrique, selon la SFI, est de promouvoir le marché des partenariats publics privés (PPP) dans le domaine des infrastructures. Sur ce point précis, l’Afrique centrale doit fournir un grand effort. En effet, quatre pays, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l’Ouganda ont réussi à accaparer 48 % des 355 projets d’infrastructures réalisés dans le cadre des PPP au cours des vingt-cinq dernières années, précise la SFI.  Il se trouve que les projets en question se sont concentrés dans le secteur de l’énergie (78 %) et  les transports (22 %). Pour arriver à renverser la vapeur, il est important, poursuit la SFI, que les pays de la région mettent en place un cadre institutionnel et règlementaire favorable aux PPP. Il faut signaler que la RDC est l’un des premiers pays africains à se doter très prochainement d’une législation spécifique aux PPP.    

Laurent Essolomwa

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