Culture : Pierre Arnold Mahoukou plaide pour l’enseignement de l’histoire des esclaves de Loango

Vendredi 3 Janvier 2020 - 16:46

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L’artiste danseur-chorégraphe et percussionniste souhaite enseigner l’histoire du passage des esclaves à Loango, dans le Kouilou, à travers des spectacles dédiés.

« Mon souhait est de présenter ce spectacle à plusieurs personnes à Brazzaville. Nous n’avons pas eu la chance d’apprendre cette histoire à l’école. N’eut été mon séjour à Pointe-Noire, je ne l’aurais pas découverte. Une histoire terrifiante. On connaît l’histoire de Pierre Savorgnan de Brazza mais pas celle de Loango, du roi Mâ Loango. Il y a aussi celle de la piste des caravanes », a regretté Pierre Arnold Mahoukou qui ne comprend pas «pourquoi on ne nous avait jamais enseigné cette histoire à l’école ». 

Esclave de Loango est une danse contemporaine qu’il avait montée après donc une brève incursion à Loango, à la Pointe-Indienne et au Musée. Les conditions horribles dans lesquelles les esclaves vivaient, enchaînés et maltraités par le colon, semblent inconnues par les Congolais pour n’avoir pas appris cela à l’école. Ces esclaves achetés passaient également par Brazzaville particulièrement sur la Piste des Caravanes, dans le deuxième arrondissement Bacongo, vers le marché Tâ Ngoma. 

Pierre Arnold Mahoukou estime qu’il serait souhaitable que les ministères en charge de l’éducation créent une fenêtre pour transmettre cette histoire importante aux enfants. Indigné, il lance ce cri de cœur au gouvernement de voir comment donc insérer un chapitre à propos dans les programmes scolaires.

Qui est alors Pierre Arnold Mahoukou ?

Pierre Arnold Mahoukou a fait ses débuts dans le ballet en 1997 dans le groupe les Fantastiques, à Sony Labou Tansi sous l’encadrement de maître Shao. En 1998, il quitta ce groupe pour les Tambours sans frontières de Nkounkou Mesmin alias Mâ Nkounkou.

Grâce à son talent, il est sollicité en 1999 à Pointe-Noire par John Matta Roger, un douanier aujourd’hui décédé. En 2000, il intégra le groupe Mwinda Kongo qui devint plus tard les Lionceaux dirigé par Mabiala Claver. Cette même année, il participa à son premier festival Jucotèche, un festival organisé dans les provinces.

Dans la foulée, il découvrit les sites des esclavagistes de Loango. En 2005, il est invité avec Ya Clovis, Sorrel, pour aller animer un festival organisé par monsieur Nzila. Au sortir de là, il eut le désir de monter un spectacle. Fin 2009, il va prendre les cours de danse auprès Dethemer Nzaba. En même temps, il se mit à monter un solo intitulé Fond fou.

Son tout premier spectacle fut alors Pièces collectives, en 2011. Une année plus tard, il monta un spectacle intitulé exorcisme. En 2013, il est invité à Séoul, en Corée du sud pour un séjour de trois mois. Alors qu’il est en résidence, il va monter un autre spectacle « Obscurité ». De retour au pays, il présenta le même spectacle à l’IFC de Brazzaville en 2015 et à Kinshasa en 2017.

Après son retour au bercail, ensemble avec Emma, ils vont monter Esclave de Loango en danse contemporaine. Sa compagnie est invitée à Ouagadougou, Abobo (Burkina Faso), Cotonou (Benin), Lomé (Togo) à partir du 15 janvier. Ils pourront se rendre également à Séoul et Kinshasa.

                                                                   

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

1- Pierre Arnold Mahoukou 2- Un spectacle de l'artiste

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