Danse : Karel Kouélany, un activiste du krump

Vendredi 10 Janvier 2020 - 14:44

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Cofondateur du groupe de danse « Armée street », membre de la compagnie Cap Congo et des ateliers Sahm, Karel Kouélany est un passionné de danse et de performance. De ses débuts à aujourd’hui, le jeune artiste a su se perfectionner et s’imposer à Brazzaville et même à l’international.  

Né en 1996 à Brazzaville et d’origine congolaise, Karel Kouélany s’est lancé dans la danse en 2012. D’une simple distraction est finalement née une véritable passion. « En parallèle de mon cursus scolaire, j’allais danser en compagnie de quelques autres amoureux de cet art. Je le faisais en cachette car, à cette époque, c’était illusoire de se projeter un avenir radieux en tant que danseur », s'est-il remémoré

Une passion qui a eu raison sur son assiduité et sa discipline dans la danse. Car, en s’y donnant entièrement, il découvre également son pouvoir thérapeutique. «Pour moi, faire du krump c’est se révéler aux autres tel que je suis réellement. A cet instant-là, je ne connais plus la peur, la limite, le mépris, le découragement… Tout ce qui se dégage, c’est la force de libre expression », en pense le jeune danseur.

Lorsqu’il décide de créer « Armée street » en 2013, avec trois de ses compagnons de danse ; Gracidy Vinzou, Franck Ekaka et Victor Batika ; Karel est tout confiant face à l’idée de promouvoir le Krump à Brazzaville. C’est dans cette même perspective qu’en 2018, Armée street lance la compétition « Trône battle » pour permettre à tous les danseurs congolais de krump de s’exprimer librement et de faire valoir leur talent. Une belle initiative à laquelle se sont attachés Karel et ses amis malgré les nombreuses difficultés qui surviennent sur leur chemin. « Je savais que ce ne serait pas facile, compte tenu du fait que les parents ne voient à travers le krump que de l’agressivité et du divertissement. Ce que j’ignorais, par contre, c’était le manque d'accompagnement, de sponsoring et surtout de spectacles en ce qui concerne cette danse. Pour autant, nous ne baissons pas les bras et espérons changer les mentalités et briser les codes », a-t-il affirmé.

Karel a raison de positiver en ce sens puisqu’à ce jour, grâce à son adhésion aux ateliers Sahm et à sa participation à la sixième Rencontre internationale d’art contemporain (Riac) organisé par cet espace culturel, le jeune artiste a pu se rendre  à la Biennale de Dakar (Sénégal) en 2018 ; à la première école de cirque malgache, L’aléa des possibles, pour trois mois de résidence ; en Espagne pour une formation en danse contemporaine. Par ailleurs, il a bénéficié d’une tournée africaine à travers la République démocratique du Congo, l’Angola, l’Ouganda et le Kenya et a notamment participé, au niveau national, à  Mantsina sur scène, Riac, Nsaka danse, Boya ko bina…

Pour cette année, Karel Kouélany prépare une création de danse, une exposition accompagnée d’une performance et représentera le Congo à « l’international Illest battle 100% krump » qui se tiendra en avril, à Paris (France). Dans un avenir lointain, il souhaite ouvrir une école de danse pour permettre aux jeunes d'apprendre plus dignement la danse, précisément le krump.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Karel Kouélany/DR 2- Le jeune artiste exécutant un mouvement de krump/DR

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