Opinion

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De grâce !

Samedi 28 Février 2015 - 14:33

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Le collectif des partis dits de l’opposition congolaise « signataires de la déclaration du 17 août sur les élections législatives de 2012 » était de sortie le 26 février dernier à Brazzaville. Les conférenciers ont saisi cette occasion, baptisée «  rencontre citoyenne », pour en quelque sorte intimer au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, l’ordre de convoquer dans l’immédiat un « vrai dialogue national inclusif avant la fin du mois de mars ».

En parcourant les huit pages de la déclaration publiée à cet effet, l’on s’aperçoit que ce groupement, non représenté au sein des institutions électives du pays, exerce une pression des plus farouches sur le pouvoir et ses dirigeants, ne s’embarrassent pas de formules chocs, fortes, lorsqu’ils s’adressent aux plus hautes autorités nationales.

En démocratie, chacun est libre de son propos, cela va sans dire, mais comment comprendre que des hommes caressant le rêve de prendre un jour les destinées du pays, des hommes pétris de la culture de chez nous, celle du respect de l’autre dans sa position, soit-elle contestée, ne trouvent pas mieux que l’invective pour attirer l’attention sur les dérives supposées de leurs adversaires politiques ?

Le peuple n’étant pas dupe, et le Collectif fait bien de le souligner en bonne place dans sa déclaration, il peut aussi retenir que ceux qui parlent aujourd’hui ont, à une époque ou une autre de la vie nationale, exercé des hautes responsabilités au sommet de la hiérarchie politique et administrative du pays sans toujours briller par l’exemple. Depuis la fin de la Conférence nationale souveraine, citée en exemple comme le repère de la renaissance du Congo, tous, à quelques exceptions près, ont promis la lune au peuple et tous lui ont plutôt servi, tombée du ciel, une pluie d’obus de mortiers de gros calibre, le chassant de Brazzaville et des principales villes du Congo, l' obligeant à fuir en forêt.

Après tant de malheurs causés au pays, la classe politique congolaise ne pourrait-elle pas prendre conscience de ses fourvoiements et chercher à consolider l’unité nationale par un discours et des pratiques préservant la paix et la tranquillité, privilégiant la recherche apaisée des voies de sortie de crise ? On la sait à tour de rôle propriétaire des richesses nationales, mais, de grâce, qu’elle change un tout petit peu. Oui, de grâce !   

Les Dépêches de Brazzaville

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