Débat sur la constitution. Anatole Collinet Makosso: " Je rétorque"

Lundi 26 Janvier 2015 - 17:00

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~~Se disant peiné par le procédé d’une « lettre ouverte », utilisé par Charles Zacharie Bowao, le 20 janvier, pour s’adresser au président de la République (Cf. LDB n0 2213 du 21 janvier), le ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, Anatole Collinet Makosso a réagi à cette démarche, en poussant un «  Je rétorque ». Dans ce courrier non daté, parvenu à notre rédaction, Anatole Collinet Makosso note que la « caricature » a de bout en bout été le principal fondement de l’argumentaire développé par l’ex-ministre de la Défense nationale dans sa lettre intitulée «  Je récuse ».

~~« Je note une démarche qui parasite le débat intellectuel, politique et juridique du  débat sur la Constitution du 20 janvier, je lis une sorte d’amalgame entre le conseil éclairé, avisé et honnête de l’intellectuel républicain, et le pamphlet aux relents opportunistes et populistes du « camarade », lequel s’emploie à se désolidariser de la décision prise au sein de son parti », écrit-il au tout début de cette réplique, dictée assure le ministre, lui également membre du Comité central du Parti congolais du travail par « les besoins d’éducation et d’encadrement de la jeunesse, qui généralement s’abreuve à la source de notre expérience et de notre connaissance ».
Puis de fil en aiguille, il démontre que l’auteur de la « lettre ouverte » incriminée, s’il pense que changer la constitution du 20 janvier « ne repose sur aucun argument juridique », il ne dégage pas à son tour, l’argument juridique qui interdirait le changement. Collinet Makosso ne pense pas qu’il soit opportun d’associer la réforme générale des institutions envisagée à la personne du président de la République, Denis Sassou N’Guesso. «  Un tel argument n’est utile à ceux qui l’agitent que s’ils parvenaient à mobiliser leurs militants contre la procédure lors de la campagne référendaire », pense-t-il.
Après avoir battu en brèche les thèses de Charles Zacharie Bowao, citant pour cela plusieurs penseurs, hommes politiques, et chercheurs, Anatole Collinet Makosso invite « les intellectuels républicains, plutôt que de jouer les oiseaux de mauvais augure,  à œuvrer pour que les acteurs politiques congolais s’engagent dans un dialogue franc et sincère » dans l’intérêt supérieur de la nation. Il se réjouit par ailleurs de contribuer « modestement » au débat ouvert par cette « lettre ouverte » de son ancien camarade au gouvernement.
Membre du Comité central du PCT depuis 2011, Anatole Collinet Makosso n’épouse pas moins la position de son parti dans cette confrontation d’idées qui mobilise davantage au sein de la classe politique congolaise. S’il prévilégie le débat juridique dans sa réplique, il note tout de même, au plan moral «  le courage » de l’initiateur de la missive, mais regrette le fait que le membre du bureau politique du PCT, Charles Zacharie Bowao, ait choisi de s’exprimer au moyen d’une lettre ouverte. A ses yeux, «  Au double plan politique et communicationnel », le compte serait plutôt désastreux.
 

Les Dépêches de Brazzaville