Débat sur la Constitution : le MPNC se prononce pour le changement

Lundi 19 Janvier 2015 - 15:30

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Le contexte politique national est marqué par une problématique constitutionnelle : celle de savoir si la Constitution du 20 janvier 2002 doit faire l’objet d’un changement ou non. En effet, après une lecture critique de cette loi fondamentale, le Mouvement patriotique pour une nouvelle Constitution (MPNC) a adhéré, le 19 janvier à Brazzaville, à l’idée du changement.

C’est dans cette perspective que les partis politiques, associations, organisations non-gouvernementales et individualités avaient pris l’engagement, en novembre dernier, de mettre sur pied une dynamique citoyenne de portée nationale en vue de contribuer efficacement à ce débat en cours. Ce mouvement a été créé pour promouvoir, préserver et renforcer les acquis républicains de paix, d’unité et de cohésion nationale.

Avec pour slogan « En avant pour le changement de la Constitution », cette dynamique entend contribuer à la création d’un environnement moral et spirituel favorable à la poursuite de toutes les œuvres d’intérêt général enclenchant la modernisation et l’industrialisation du Congo, afin d’assurer un mieux-être collectif et individuel. Elle veut également participer à l’instauration d’un cadre institutionnel propice à une gouvernance étatique reposant sur des mécanismes efficaces de contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement.

Après lecture, ce mouvement relève que la loi fondamentale de 2002, en vigueur, est une Constitution de circonstance, du fait de ce qu’elle devait répondre aux exigences d’une période post-conflit. La concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République seul, frise l’autocratie. L’absence d’un Parlement fort, investi de tous les pouvoirs de contrôle et le cas échéant, de sanction de l’action gouvernementale, ne favorise nullement, selon le MPNC, une meilleure gouvernance étatique. La représentativité insignifiante des femmes dans les instances de prise de décisions, faisant entorse au principe de parité hommes-femmes dans la gestion de la chose publique, a également été épinglée.

Cette dynamique a aussi énuméré quelques faiblesses, notamment sur la délimitation de l’âge, qui constitue une mesure discriminatoire à l’endroit des jeunes ; la longue durée du mandat présidentiel fixé à sept ans qui n’est pas de nature à favoriser l’alternance démocratique ; et la considération des étrangers au même titre que les nationaux donnent lieu à des frustrations de tout genre et empêche l’épanouissement de la fibre patriotique.

Le président du MPNC, Frédéric Lahouya qui, s’était exprimé, en novembre 2013, au sujet de la révision prône aujourd’hui le changement tant décrié par certaines sensibilités politiques. « Aujourd’hui, le débat a évolué. Au fur et à mesure, on relève des faiblesses. Nous pensons qu’aujourd’hui, la densité de la révision peut donner lieu à un changement. Il s’agit d’un régime qu’il faut remettre en cause, le régime présidentiel », a déclaré le président du MPNC, avant de poursuivre : « Au regard de la lecture approfondie que nous avons faite de cette Constitution, il est important que celle-ci soit revue, en termes de changement. Maintenant si on peut arriver à la fin du mandat présidentiel pour que cela se fasse, tant mieux. Les mécanismes sont prévus, pour que le peuple s’approprie la situation afin de la trancher ».

À cette préoccupation, les Congolais, de façon organisée ou individuelle s’expriment librement en adhérant à l’option qui parait susceptible de combler leurs attentes aussi bien politiques, économiques que socio-culturelles. Ainsi regroupé au sein d’une dynamique, la Dynamique patriotique du Congo, le Parti du peuple, le Mouvement pour la réorganisation nationale et la démocratie, le Parti pour la défense de l’intérêt de la République, le Parti pour la jeunesse démocratique, et le Parti national démocrate congolais, appellent tous à la mobilisation de toutes les organisations, des individualités et des partis politiques inscrits dans cette logique de façon à faire front pour sauver la République. Au nombre de ceux-ci, on peut également compter le Rassemblement des forces de la jeunesse congolaise, l’Action pour la paix au Congo, l’Association action santé humanitaire, l’Association pour le développement de Talangaï, l’Association des jeunes pour le développement du Congo et le Groupe la famille.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Le bureau du MPNC