Débat sur la constitution : les partis du centre proposent la concertation politique

Samedi 23 Août 2014 - 15:23

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Dans un entretien exclusif aux Dépêches de Brazzaville, le coordonnateur général des partis et groupements politiques du centre, Jean Michel Bokamba Yangouma, a insisté sur la nécessité de rassembler toutes les forces vives du Congo, en vue de débattre sereinement du changement ou non de la constitution du 20 janvier 2002.

Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez-vous préciser à nos lecteurs l’objectif principal de l’initiative nationale pour l’apaisement sur le changement ou non  de la constitution du 20 janvier 2002 que vous avez lancée le 19 août à Brazzaville ?

Jean Michel Bokamba Yangouma : Le centre a observé qu’il y a un débat important dans le pays portant sur le changement ou non de la constitution. Nous constatons que les voix s’élèvent de gauche  à droite sur cette question. Les uns sont pour et les autres contre. Afin de garantir la paix, nous avons pensé qu’il est nécessaire que le centre prenne ses responsabilités. Notre démarche consiste à amener les filles et les fils de notre  pays à s’asseoir pour parler de toutes les questions concernant la vie de la nation. Le Congo a la tradition du dialogue ; parce que nous l’avons expérimenté à travers les différentes concertations politiques que nous avons organisées depuis la fin des tristes événements que le pays a  connus. Ce sont là des exemples illustratifs. Nous avons constaté que malgré les divergences que l’on peut avoir au début d’une concertation politique, au finish, on parvient toujours  à un consensus autour des questions cruciales concernant la vie de notre pays.

LDB : Comment allez-vous  vous organiser  pour convaincre le gouvernement à convoquer la concertation sur le débat relatif au changement ou non de la constitution ?

JMBY : Le gouvernement sait qu’il y a une question cruciale qui anime les états-majors politiques et les milieux publics actuellement. Pour  l’aider  à s’en saisir, il faut circonscrire ce débat pour lui donner une forme et un contenu. Notre démarche consiste à amener les partis politiques, la société civile et les autres forces vives du pays à s’approprier ce débat qui s’organise dans la rue pour l’amener au niveau d’une concertation politique organisée en vue de  parvenir à un consensus. Pour que le gouvernement ait la possibilité de convoquer une telle rencontre, il faut que les voix s’élèvent à propos.

LDB : Vous avez donné le top de cette initiative à Brazzaville, avez-vous l’ambition d’aller à l’intérieur du pays pour convaincre tous les congolais à se joindre à votre idée ?

JMBY : Je pense que Brazzaville regorge près de la moitié des forces vives congolaises.  Si nous réussissons à convaincre une très bonne partie des acteurs politiques et de la société civile vivant à Brazzaville, nous espérons que l’initiative atteindra facilement les autres départements du pays. À ce moment, ce débat  ne demeurera plus l’affaire des partis et groupements politiques du centre. Le travail d’approfondissement de l’initiative et des moyens d’action deviendra une affaire de tout le monde. Mais les partis et groupements politiques  du centre ont le devoir, pour l’heure,  de porter ce projet pour l’intérêt national.

LDB : Êtes-vous convaincu d’avoir plusieurs forces vives qui vont se joindre à  votre initiative ; étant donné que certains vous taxent de faire le jeu du pouvoir ?

JMBY : Peu importe tout ce que l’on peut dire sur nous. Nous savons que nous ne sommes pas des extrémistes. En démocratie, il y a deux positions diamétralement opposées, à savoir l’opposition et la majorité. Nous constituons la voie médiane qui se propose de  rapprocher les uns et les autres pour que l’on parvienne-dans la recherche des solutions aux questions politiques- toujours à un consensus.

LDB : Que peut-on dire en guise de conclusion à cet entretien ?

JMBY : Je tiens à vous préciser que l’initiative nationale pour l’apaisement n’est pas une autre  plate-forme qui vient d’être créée. Non ! C’est un appel patriotique lancé par les partis et groupements politiques du centre pour conduire, sans débordements, le débat sur le changement ou non de la constitution. Nous voulons  rapprocher  les points de vue des uns et des autres avant de consulter le peuple sur l’opportunité de changer ou non la constitution du 20 janvier 2002.     

 

 

 

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Jean Michel Bokamba Yangouma