Débat sur la Constitution : « Notre souci n’est pas tant la préservation du pouvoir », indique Pierre Ngolo

Samedi 7 Mars 2015 - 13:30

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« Si on n’a pas quelqu’un d’une certaine posture, cette situation nous conduira, sans que nous ne le voulions, à une crise. Aujourd’hui les choses fonctionnent normalement. Mais si on n'y prend garde, l’alternance qui s’inscrit dans le cadre du fonctionnement normal de la démocratie, mais qui dans le cadre de cette loi conduit à la démence, peut être génératrice d’un chaos. On devrait l’éviter », a déclaré le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), Pierre Ngolo, le 6 mars à Brazzaville, au cours d’une conférence de presse.

Face aux journalistes, Pierre Ngolo a porté un regard critique sur la Constitution du 20 janvier 2002. Il a ainsi démontré les limites de la loi fondamentale de 2002. Pour lui, le vrai problème de la Constitution découle de l’article 185 qui fixe la durée et le nombre de mandats à deux et la limitation d’âge. « La Constitution a été expérimentée pendant le premier septennat. On l’a mis een œuvre pendant un deuxième septennat. Treize ans après, on a saisi ses vraies limites. L’option d’une révision totale ou du changement de la Constitution en vue de l’instauration d’une nouvelle politique n’a aucun rapport avec le faux procès fait aux partisans du changement de vouloir instituer au Congo une monarchie, ou d’assurer à Denis Sassou N’Guesso la présidence à vie. Ce que le peuple a fait peut être défait par le peuple lui-même. Il ne peut être prisonnier d’une époque », a-t-il fait savoir, avant de s’étendre sur les raisons pour la classe politique et la société civile de changer la Constitution.

"Nous sommes en train de préparer l’élection présidentielle"

« Il ne faut pas que l’on pense que le maintien de la Constitution du 20 janvier 2002 équivaut à la perte de pouvoir par la majorité actuelle. C’est illusoire de penser que si la Constitution n’est pas changée, l’alternance est assurée. Notre souci n’est pas tant la préservation du pouvoir, mais plutôt la démocratie qu’il convient de consolider, la paix qu’il faut absolument préservée pour que le processus enclenché allant dans le sens de la construction du pays se renforce. Il faut alors réunir les conditions pour trouver des solutions par le dialogue », a-t-il expliqué, avant de poursuivre : « Nous sommes en train de préparer l’élection présidentielle. Il faut souhaiter que l’opposition, malgré tout ce qu’elle entreprend, sorte de cette élection vaincue. C’est sûr qu’elle sera vaincue. Si l’opposition gagne, à ce moment-là, nous avons l’alternance assurée. On sera indubitablement face à une situation de blocage ou de crise si la Constitution reste en l’état ».

Pour le secrétaire général, même si le PCT n’est plus aux affaires à l’issue de l’élection présidentielle de 2016, la démocratie congolaise doit suivre son cours. Pour ce leader politique, le changement de la Constitution est une nécessité. Selon lui, la signature, le 20 janvier dernier de l’appel au changement de la Constitution est le résultat de toute une procédure. Il rassure cependant que le processus est en cours.

"Le PCT n’a rien perdu, il en est de même pour la majorité"

Au sujet des dissensions constatées au sein même de la majorité présidentielle, Pierre Ngolo affirme que les alliances sont contextuelles. « Ceux qui pensent qu’ils doivent consulter la base, on leur laisse la possibilité de consulter. C’est la preuve qu’au sein même de la majorité, il y a une démocratie. Notre souhait est que la majorité soit renforcée. Ceci dit, il n’est pas impossible qu’il y en a ceux qui pensent que leurs intérêts sont ailleurs. On est des calculateurs. Le PCT n’a rien perdu, il en est de même pour la majorité. Et la victoire électorale, ce n’est pas tant le bruit qu’on fait à travers les médias, il faut d’abord avoir une assise », a-t-il conclu.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

La presse