Débat sur la Constitution : vers un consensus autour de la convocation d’un dialogue

Samedi 28 Février 2015 - 12:04

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Au fur et à mesure que l’on approche de l’élection présidentielle prévue en 2016, les acteurs politiques et sociaux commencent à arrondir leurs angles à propos de la convocation d’un dialogue politique inclusif et du débat sur le changement de la Constitution.

Seulement, les démarches proposées par les uns et les autres sont divergentes. L’opposition radicale qui tenait mordicus à l’organisation des états généraux de la nation, a finalement changé d’avis. Elle propose maintenant la convocation, dans les plus brefs délais par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, d’un dialogue politique inclusif.

Selon elle, au cours de ces prochaines assises, les participants vont  débattre exclusivement des questions liées à la gouvernance électorale telles que la maîtrise du corps électoral, la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante, l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, l’établissement d’un chronogramme des opérations préélectorales, électorales et postélectorales.

 L’opposition radicale a proposé, en outre, la mise en place d’un comité préparatoire au sein duquel devraient figurer des acteurs politiques de toutes obédiences, des représentants de la société civile, des individualités et des congolais de la diaspora.  

Pour ce groupement des partis de l’opposition, dont Jean Itadi, Mathias Dzon, Christophe Moukoueké, Clément Mierassa et autres en sont les principaux leaders, la question du changement de la Constitution du 20 janvier 2002 ne doit pas figurer à l’ordre du jour de ces futures assises. Ils pensent, par contre, que la problématique du changement de la Constitution est une manœuvre politique de la majorité présidentielle pour octroyer au président de la République actuel un troisième mandat.

Ce point de vue est également partagé par l’opposition modérée conduite par l’Union panafricaine pour la démocratie sociale(Upads). Au cours de sa dernière sortie publique à Brazzaville, le premier secrétaire de ce parti, Pascal Tsaty Mabiala avait insisté sur l’inopportunité du débat sur le changement de la Constitution. « On ne peut pas penser changer une Constitution qui a permis au pays d’obtenir la stabilité politique, institutionnelle et économique pendant plus de dix ans. Aucun argument ne justifie aujourd’hui le changement de la loi fondamentale si ce n’est la volonté de la famille présidentielle d’octroyer un troisième mandat à l’actuel président de la République », avait déclaré Pascal Tsaty Mabiala.

Par contre, les partis du Centre et quelques associations de la société civile regroupés au sein de la Dynamique citoyenne pour un dialogue politique inclusif et « Po na Ekolo », plaident pour la convocation par le président de la République, dans les plus brefs délais, de ces assises dont le contenu, l’ordre du jour et le déroulement seront déterminés  par un comité préparatoire qui devrait être mis en place avant ledit dialogue.

« Notre volonté inébranlable d’aller ensemble au dialogue, que nous considérons tous comme valeur traditionnelle cardinale que nos ancêtres nous ont léguée pour résoudre nos différends, est le meilleur moyen d’apporter les solutions au débat politique actuel », avait déclaré le coordonnateur général de cette Dynamique, Jean Michel Bokamba Yangouma, lors de sa présentation officielle au public

Leur vision de la Dynamique citoyenne pour la convocation d’un dialogue politique inclusif est assez proche de celle des partis de l’opposition républicaine composée par le Parti républicain et libéral de Nicéphore Fylla de Saint-Eudes, le Congrès pour la démocratie et la république de Bonaventure Boundzika, le Conseil national des républicains du pasteur Ntumi et de l’Union pour la restauration du Congo de Dominique Basseyila. Pour l’heure, ces partis politiques n’ont pas encore abordé la question du changement de la Constitution ni émis un préalable sur le sujet.

Au niveau de la majorité présidentielle, tous les partis sont d’accord pour la convocation d’un dialogue. Cependant, plusieurs organisations de cette famille politique demeurent dubitatives sur le changement de la Constitution.

Depuis que le parti congolais du travail(PCT) avait solennellement déclaré être favorable au changement de la loi fondamentale, les autres partis retardent à se prononcer arguant qu’ils devraient consulter, au préalable, leurs bases respectives avant de décliner leur position. Exception faite du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral(Mcddi) qui a ouvertement annoncé son opposition au changement de la Constitution. Le parti du défunt Premier ministre Bernard Bakana Kolelas n’a pas encore donné son point de vue sur la convocation du dialogue politique inclusif.

On constate que petit à petit, le climat politique national se détend plus qu’il s’alourdit. Le souhait de tous les  congolais est que le pays sorte de ce  tumulte politique sans qu’il ait des troubles sociaux menaçant la paix et la stabilité. Comme pour dire, avec le sage, que là où il y a des problèmes, il y a forcément des solutions.

 

 

 

Roger Ngombé