Décrispation politique : dénonciation des libérations sélectives des prisonniers

Samedi 24 Février 2018 - 14:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’opinion continue à attendre l’élargissement des prisonniers dits « emblématiques » dont les cas ont été clairement évoqués lors du dialogue conduit par la Cénco et inscrits dans l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Le gouvernement congolais a décidé de la libération de trente-trois prisonniers parmi lesquels un proche de Moïse Katumbi. « La commission technique qui travaille pour la décrispation m’a soumis une liste de personnes qu’on pouvait libérer », a annoncé le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Muamba, qui a également souligné avoir signé  un arrêté dans le cadre duquel il avait ordonné la libération de ces personnes.

Un deuxième arrêté avait porté sur « la libération conditionnelle du directeur du cabinet de Moïse Katumbi », Huit Mulongo, qui a ensuite été effectivement libéré. Mais les noms d’Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo n’ont pas été dans cette liste. Pour le ministre chargé de la Justice, les deux personnalités ne sont pas concernées par cette mesure.

Pour l’opinion, cette libération du directeur de cabinet de Moïse Katumbi est « un motif de satisfaction ». Mais elle dénonce une sélectivité dans ces libérations, étant donné que l’Accord de la Saint-Sylvestre avait nommément cité ces politiciens. « Cela n'est pas suffisant parce que nous n’avons pas résolu les questions dans leur globalité », a notamment estimé le coordonnateur de l’Alternance pour la République (AR), Delly Sessanga, parlant de la libération de Huit Mulongo. En plus de Diomi Ndongala et Moïse Katumbi, le coordonnateur de l’AR a également épinglé le cas Mbusa Nyamwisi, qui devra rentrer au pays sans inquiétude.

Pour Delly Sessanga, en effet, « tous ces cas emblématiques doivent trouver solution ». La politique de saucissonnage, a-t-il fait remarquer, n’est pas une bonne chose. Cela ne donne pas assez de satisfaction par rapport à l’apaisement du climat politique. Selon ce cadre de l’opposition politique congolaise, « les cas emblématiques qui ont fait l’objet de l'accord doivent être tous résolus ».

Thambwe Muamba signe et persiste

De son côté, le ministre de la Justice n’est pas allé par quatre chemins. Selon lui Eugène Diomi et Jean-Claude Muyambo ne peuvent pas être libérés.

Pour Alexis Thambwe Mwamba,  les deux personnalités ne peuvent pas bénéficier des mesures de décrispation politique convenues dans le cadre de l'accord de la Cénco. Notant qu’ils sont des prisonniers des droits communs, le ministre Thambwe Muamba pense que leur libération implique celle de tous les prisonniers. « Si nous libérons l’un, il faut pouvoir libérer tous les autres prisonniers qui ont été condamnés pour les mêmes faits. Et ça, ça serait justice », a souligné le ministre de la Justice, pour qui les dossiers Diomi et Muyambo ont également été examinés à plusieurs reprises. « La commission est arrivée aux conclusions qu’ils ne sont pas libérables. Ni aujourd'hui, ni demain », a souligné le ministre.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non