Démocratie Chrétienne : Freddy Kita rejette les motivations de sa suspension

Lundi 17 Avril 2017 - 14:27

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Pour ce cadre du parti cher à Eugène Diomi Ndongala, c’est le leader de sa formation politique qui l’avait ordonné de rencontrer le Premier ministre Tshibala, à la Cité de l’Union africaine où il consultait pour la formation du gouvernement. L'acte posé était, selon lui, loyal parce qu'il était conforme aux injonctions de la hiérarchie à qui un compte-rendu avait été fait après cette rencontre.

Le secrétaire général de Démocratie chrétienne (DC), Freddy Kita, a tenu, le 15 avril à l’Hôtel Béatrice, un point de presse autour de sa suspension de cette formation politique et de l’actualité de l’heure.

Dans son intervention, l’ex-secrétaire général de la DC a noté que sa présence aux consultations faites par l’actuel Premier ministre, Bruno Tshibala, à la Cité de l’Union africaine, l’était sur instruction personnelle du président national de cette formation politique, Eugène Diomi Ndongala. « Ma présence à la Cité de l’Union africaine n’était pas de ma propre initiative, c’était sur recommandation de ma hiérarchie. Le 7 avril, j’ai eu un coup de fil de la hiérarchie de notre parti, qui m’a ordonné de participer aux consultations tenues par le Premier ministre à la Cité de l’Union africaine », a-t-il expliqué. Et, pour le désormais ex-secrétaire général de la DC, à Bruno Tshibala, il a transmis les desiderata de la hiérarchie de son parti. Pour preuve, Freddy Kita dit qu’il ne s’était pas rendu seul à ces consultations ; il était accompagné de deux autres membres de la DC dont celui qui aurait signé la lettre de sa suspension.

Le compte-rendu fait à l’autorité de la DC

Pour Freddy Kita, après sa rencontre avec le Premier ministre Bruno Tshibala, le président national de la DC, le député Eugène Diomi Ndongala, a été tenu au courant de l’issue de cette mission. « Après la réception par Bruno Tshibala, on a fait le compte rendu à notre leader, qui nous avait envoyés », a-t-il admis. Mais l’ex-secrétaire général de la DC a relevé, non sans surprise, les communications de ses contacts, lui faisant part de sa suspension du poste de secrétaire général de cette formation politique. À l’en croire, l’une des ces correspondances lui étaient arrivées alors qu’il était devant celui qui l’avait mandaté pour rencontrer le Premier ministre Tshibala, le leader de son parti, la DC, Eugène Diomi Ndongala. Ici également, Freddy Kita dit avoir été surpris par la négation de sa hiérarchie, qui a nié avoir pris cette décision de sa suspension.

Une décision signée par son subalterne

Parmi les incohérences relevées dans cette décision de sa suspension, Freddy Kita, qui s’est dit choqué par la campagne de diabolisation menée contre sa personne, a noté que la décision de sa suspension a été signée par Jean-Pierre Boka, qui est son subalterne dans la hiérarchie de la DC et qui a été parmi les deux personnalités qui l’avaient accompagné à cette rencontre avec Bruno Tshibala. Il est mon subalterne, a-t-il avoué, et ne pouvait pas me suspendre, surtout que l’on avait été avec lui à ces consultations de la Cité de l’Union africaine.

Pour Freddy Kita, qui a insisté sur sa loyauté envers le leader de son parti, Eugène Diomi Ndongala, en effet, cette décision est juridiquement inacceptable. Mais, en attendant, tout en respectant cette décision qui serait prise par la hiérarchie de la DC, il admet continuer à être membre de ce parti. « Freddy Kita a milité fidèlement et loyalement aux côtés d’Eugène Diomi Ndongala. Je ne suis pas un vagabond politique ni un traitre ni non plus un coureur derrière les postes », a-t-il souligné, relevant sa longue carrière menée au sein de la DC aux côtés de son leader ainsi que les différentes tentations du pouvoir pour le débaucher. « Mon acte est loyal parce que je suis respectueux de ma hiérarchie », a-t-il appuyé.

Une fraude au Rassop

L’ex-secrétaire général de la DC a également noté qu’il est parmi les signataires de l’acte de Genval, qui a donné naissance au Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop). Mais pour lui, la restructuration de ce regroupement politique opérée après la mort d’Etienne Tshisekedi est une fraude, étant donné que cela s’est fait sans avoir le consentement de tous les sages ou signataires de l’acte de Genval. « Je l’ai fait savoir aux amis mais, la nuit, ils ont continué leur besogne », a souligné Freddy Kita, qui a noté que la crise au sein de cette méga plate-forme est née de cette fraude et qui a regretté que cela soit ainsi alors que le corps du leader de ce regroupement, Etienne Tshisekedi, n’est pas encore officiellement mis sous terre.

Tout en ruminant cette campagne de diabolisation autour de sa personne, Freddy Kita, qui a promis de ne pas se laisser faire, a noté avec insistance que le Rassop ne servira jamais de plate-forme politique à Moïse Katumbi. A l’en croire, l’ex-gouverneur du Katanga ne peut pas prendre des décisions sur le Rassop car, n’étant pas membre de cette plate-forme, à part, peut-être, par son lien avec le G7.

Il est, en effet, rappelé que le président de DC avait suspendu, le 13 avril, Freddy Kita, au poste de secrétaire général de ce parti de l’opposition. Il lui serait reproché l’insubordination et le vagabondage politique, après que celui-ci a été reçu le 11 avril par le nouveau Premier ministre Bruno Tshibala, dans le cadre des consultations en vue de la formation du nouveau gouvernement.

Le communiqué, qui a précisé que Freddy Kita n’était plus autorisé de représenter le parti, a mentionné qu’un comité de discipline était mis en place pour entendre l’incriminé et statuer définitivement sur son cas.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Freddy Kita, entouré de deux membres de la DC dont l'un a été avec lui chez Bruno Tshibala/photo Adiac.

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