Denis Sassou N’Guesso : « La paix se nourrit à la sève du dialogue »

Mardi 17 Décembre 2019 - 18:15

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Dans son message sur l’état de la nation devant le parlement réuni en congrès, le président de la République a rappelé au peuple congolais les vertus de la paix pour leur pays.

Le chef de l'Etat a indiqué que c'est parce que « La paix se nourrit à la sève du dialogue »  que les pouvoirs publics ont institué le Conseil national du dialogue que dirige l’ancien ministre d’Etat, Martin Mberi. « Pour renforcer la dimension inclusive et participative de notre démocratie, notre pays s’est enrichi des conseils consultatifs nationaux », a-t-il rappelé, avant d’ajouter qu’il a donné des instructions fermes au gouvernement de prendre des textes d’application des lois organiques des différentes institutions constitutionnelles. 

Denis Sassou N'Guesso a relevé que le dialogue est une réalité permanente. « Sinon, comment aurions-nous trouvé une issue à la crise socio-politique dans le département du Pool, en l’absence d’échanges à travers un dialogue nous ayant conduit à la signature, le 23 décembre 2017 à Kinkala, d’un accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités ? », s’est interrogé le président de la République.

Devant l’épreuve, a-t-il souligné, le peuple sait toujours se solidariser pour aller à l’assaut de la difficulté. C’est autant dire que le dialogue, a-t-il insisté, ne doit pas seulement être vu à travers le fourre-tout des grandes messes. « N’oublions pas aussi que les crises socio-politiques les plus sanglantes de notre histoire moderne ont eu lieu au lendemain du grand exorcisme de 1991, au cours duquel le maître mot était pourtant "la tolérance" tandis que l’un des commandements de Dieu était même érigé en devise : "Tu ne tueras point" », a rappelé Denis Sassou N’Guesso. 

Fervent partisan de la gestion participative de la cité, il a juré de jamais fermer la porte du pays au dialogue. « Faut-il rappeler que c’est à notre initiative que se sont organisés le Forum national sans exclusive en 1999 à Brazzaville ; le dialogue national sans exclusive en 2015 à Sibiti ; les concertations politiques en 2009 à Brazzaville, en 2011 à Ewo, en 2013 à Dolisie et en 2017 à Ouesso », a-t-il encore rappelé.

En outre, le président de la République a noté que la paix a depuis toujours été son crédo car il en connaît le prix, aussi bien dans son pays que dans d’autres où le Congo, à travers sa personne, a été mis à contribution dans le cadre de la recherche des solutions aux conflits. « Sous nos yeux, monte une génération de milliers de jeunes congolais de moins de 30 ans. Ils n’ont pas connu les violences des années 1990, ce qui, de toute évidence, éloigne notre pays des sombres et tristes souvenirs de cette douloureuse séquence de notre histoire moderne », a signifié le chef de l’Etat.

Aussi, a-t-il dit, les aînés ont l’impérieux devoir, sans remuer le couteau dans les plaies, d’instruire les plus jeunes sur ce que le Congo a vécu par le passé, afin de les aider à mieux intérioriser l’importance et les bienfaits de la paix. « Il est déplorable que des hommes politiques -et pas des moindres-s’ingénient à inculquer dans les milieux jeunes, par réseaux sociaux interposés, des allégories dénotant un certain cynisme du genre "On a faim, on ne mange pas la paix". A l’évidence, on ne mange pas la paix. Mais, on mange mieux en paix et dans la paix. Tout comme, lorsqu’à une certaine époque, pas si lointaine, nous parlions de la route facteur de développement, d’aucuns nous rétorquaient fort curieusement : " On ne mange pas le goudron" », a déploré le chef de l’Etat.

Avant de renchérir que « Certes, le goudron n’est pas comestible. Mais il nous facilite le transport rapide et aisé de tout ce qui fait le bonheur de la table, des bassins de production aux sites de consommation. C’est étonnant que cela soit dit et enseigné par des personnalités qui, même à la moindre détonation d’un coup de tonnerre consécutif à un orage, s’empressent aux portes des ambassades étrangères pour y trouver refuge ».

 

 

 

Roger Ngombé

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