Département de la Likouala : mobilisation pour dénoncer la violence sexuelle à l’école

Jeudi 12 Décembre 2013 - 18:14

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en République du Congo, a organisé, le 10 décembre à Bétou, une cérémonie marquant la fin de seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes

Les activités avaient pour objectifs de sensibiliser les populations sur la nécessité d’arrêter ce phénomène plus que jamais réel, et d’encourager les victimes à briser le silence. La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence de la représentante du UNHCR au Congo, MaGogo Hukportie, en visite dans le département de la Likouala. « Il est de notre devoir de parents, d’enseignants, d'éducateurs, d'agents communautaires, de veiller au bien-être de nos enfants, de nos élèves, de nos jeunes frères et soeurs et de trouver des solutions durables et fondées sur la collectivité, afin de prévenir la violence sexuelle et de genre à l'école », a-t-elle déclaré dans son discours.

Pour le chef de la section protection de l’UNHCR de Bétou, « ces journées sont essentielles pour sensibiliser toutes les filles victimes d'abus à l’école et qui parfois, ne sont pas conscientes des violations qu'elles subissent parce qu'elles n’ont jamais eu l'occasion d'en parler. Des fillettes peuvent avoir été sexuellement agressées pendant plusieurs années sans se rendre compte que cette situation est une violation de leurs droits ». En effet, selon une étude de l’Organi­sation mondiale de la santé (OMS) publiée en 2011, 15 à 71% des femmes de 15 à 49 ans ont étés exposées à des violences sexuelles et physiques. Le Congo n’est pas épargné par cette tendance, dont la gravité est mise en exergue au niveau de certaines enquêtes menées dans quelques régions.

Le secrétaire général de la sous-préfecture de Bétou a également pris la parole pour saluer les initiatives prises durant cette campagne, et encourager la lutte durant toute l’année.

La cérémonie de clôture a été ponctuée par un défilé animé par la fanfare de l’Église Kimbanguiste locale. Tous les habitants de Bétou, ainsi que les ressortissants de la RDC et de la RCA y ont pris part sur instruction de l’UNHCR. Sur les tee-shirts distribués pour la circonstance, on pouvait lire en langue nationale « toboyi moniokoli na basi », c’est-à-dire « nous refusons la violence faite aux femmes ».

Pour clôturer en beauté cette campagne de sensibilisation, des réfugiées congolaises et centrafricaines, chrétiennes et musulmanes, se sont produites en public au stade du village. Les festivités se sont achevées également par une rencontre entre les équipes féminines de football du collège secondaire et de l’école des réfugiés de Bétou.

 

photo 1 : Les journées de sensibilisation de l’UNHCR à Bétou.
photo 2 : Une femme porte un tee-shirt avec l'inscription « toboyi moniokoli na bais ».

Yvette Reine Nzaba