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Des politiques de développement toujours inégales après l’adoption des OMD

03-03-2014 00:00

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Près de quatorze ans après l’adoption des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2 000, les femmes et les filles continuent à faire face à des difficultés spécifiques liées à leur statut dans la société et à des discriminations de genre

Faut-il rappeler que la majorité des pauvres dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne, sont des femmes, et qu’elles travaillent principalement dans le secteur informel et non rémunéré, en particulier lorsqu’elles vivent en milieu rural ; qu’elles assurent quasiment toutes les tâches domestiques non rémunérées et non comptabilisées dans le calcul du produit intérieur brut ?

On compte plus de 33 millions de jeunes filles qui ne vont pas à l’école en Afrique, plus d’un tiers n’achevent pas un cycle complet d’éducation, à cause de la pauvreté, des coûts de scolarité, de l’insécurité, des mariages et grossesses précoces non désirées. Au moins huit cents femmes meurent chaque jour de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Le risque de mourir en couches est de 1 sur 39 en Afrique subsaharienne, le plus élevé au monde.

Plus de dix millions de subsahariennes vivent avec le VIH. Les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont les plus vulnérables, avec un taux d’infection deux fois plus élevé que chez les jeunes hommes de leur âge. On sait désormais que les premières victimes de la raréfaction des ressources naturelles sont les femmes et que leur non-participation aux instances locales ne permet pas de prendre véritablement en compte leurs besoins à cause aussi de leur sous-représentation dans les espaces décisionnels et que les filles sont souvent victimes de mutilations génitales féminines.

Le genre dans le nouvel agenda pour le développement post-2015 Le respect de l’égalité entre hommes et femmes est au cœur de la réflexion sur le nouvel agenda pour le développement, appelé agenda post-2015, dans la continuité des OMD et de la Conférence de Rio pour le développement durable de 2012. La France soutient son inclusion comme un principe directeur de développement durable, convaincue que seul le maintien d’un objectif spécifique en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’égalité femme-homme qui couvre tous les enjeux du développement, et notamment celui de la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes, permettra de faire avancer l’égalité. Des cibles et indicateurs spécifiques devront être définis de façon transversale.
Intégrer l’approche genre dans la prise en charge des enfants des rues en RDC Entre 2008-2013, un fonds social de développement (FSC) a financé 20 associations pour le développement d’initiatives portées par les femmes en RD-Congo dans le développement agricole, pour un montant de 650 millions FCFA. Un nouveau FSC consacrera 325 000 FCFA à des projets de prises en charge des enfants des rues, avec une approche du genre.
Expérience pilote pour l’autonomie économique des femmes en Afrique Un Fonds de solidarité prioritaire, « Genre et autonomisation économique des femmes en Afrique », est piloté par quatorze ONG françaises et leurs partenaires du Sud, dans sept pays d’Afrique de l’Ouest. Grâce à la création d’un « pôle d’experts en genre », le programme a permis de faire évoluer les pratiques des associations partenaires et bénéficiaires. Au travers de la mise en place d’audits organisationnels de genre, d’enquêtes et d’ateliers de formation, il a permis de remettre en cause les rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes dans la sphère économique, de mieux comprendre des enjeux comme la répartition des tâches domestiques, l’accès à la terre, la gestion des revenus, etc.
La langue française, langue de l’émancipation : le rôle de la mission de la langue française et de l’éducation Afin de répondre aux enjeux de l’égalité d’accès en matière d’éducation et d’employabilité, la mission de la langue française et de l’éducation du ministère des Affaires étrangère français vise à orienter l’enseignement du et en français vers le monde professionnel et ses exigences. Elle soutient également la production de contenus pédagogiques adaptés aux réalités locales (enseignement en contexte multilingue, décrochage des filles et réalphabétisation). Elle prête attention aux valeurs véhiculées par ses outils d’enseignement et de diffusion de la langue française, notamment aux stéréotypes de genre.
Noël Ndong