Désoxydation du diamant : l’heure du bilan d’une mesure controversée

Lundi 27 Mars 2017 - 18:29

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À l’origine, l’instauration de la désoxydation obligatoire du diamant brut en RDC visait à apporter une valeur ajoutée à la pierre précieuse avant le passage par le Centre d’évaluation, d’expertise et de certification (CEEC) et finalement l’exportation. La désoxydation est une sorte de bain d’acide qui permet théoriquement de le nettoyer et de l’évaluer. Mais les exportateurs de diamants de la RDC restent divisés sur les retombées de cette mesure contraignante.

Selon un comptoir approché par la rédaction, des contacts auraient lieu actuellement entre les autorités minières et le milieu des diamantaires sur les modalités de la relance du secteur du diamant en RDC. A l’ordre du jour, il y a également le sort à réserver à la mesure de désoxydation du diamant brut, une nouvelle étape obligatoire introduite par le gouvernement et placée aux frais de l’exportateur. Dans son plan d'action de 2012 à 2016, le gouvernement a pris l'option d'évaluer l’opération de désoxydation du diamant brut avant exportation. Au-delà, il a tenu à faire le point sur la mise en place des mécanismes plus efficaces permettant de contenir la fraude. En effet, l’on a reproché fréquemment aux comptoirs de diamants de ne pas rapatrier le produit des matières précieuses exportées. Au cours de cette période, l’idée du gouvernement a été bien entendue de chercher à consolider l’opération de désoxydation du diamant brut pour empêcher toute exportation des pierres brutes.  

À l'heure où le débat est relancé, les diamantaires restent partagés mais une grande majorité d'entre eux souhaite que le gouvernement revienne sur cette mesure qualifiée « d’improductive ». Pour les plus critiques, la mesure de désoxydation a conduit à l’anéantissement des activités des comptoirs de diamants. Ils ont déploré le système « policier » mis en place pour dénoncer anonymement toute exportation illicite. Aujourd'hui, l’espoir renait avec l’éventualité d’une réforme qui pourrait libérer la production du diamant, artisanale pour l’essentiel, qui a enregistré une augmentation de 3,3 % entre les premiers semestres 2015 et 2016.

Laurent Essolomwa

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