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Mercredi 11 Septembre 2013 - 8:05

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La justice ayant rendu son verdict dans la terrible affaire du 4 mars dont Brazzaville portera longtemps les stigmates ne revenons pas sur les peines infligées aux inculpés par la Cour criminelle. Arrêtons nous, en revanche, sur la reconnaissance par la justice congolaise du fait que la corruption, le détournement de fonds, l’enrichissement sans cause peuvent à tout instant provoquer des drames en détruisant des vies humaines par centaines et en causant des dégâts matériels que l’on mettra des décennies à réparer.

Telle est, effectivement, l’une des principales leçons de ce procès qui a vu, pendant quatre longues semaines, s’esquisser, puis se préciser le processus dont, au final, sortit  l’explosion des stocks de produits entassés sans la moindre précaution en plein centre de Brazzaville. Qu’il y ait eu ou non à l’origine de ce drame une réelle volonté de nuire et donc un acte criminel, ce qui a véritablement engendré la catastrophe fut la non exécution de l’ordre donné au sommet de l’Etat de déplacer les explosifs hors de la capitale, dans un lieu sécurisé où il serait possible de les protéger. Et cette non exécution résulte directement du fait que les sommes considérables débloquées par l’Etat dans ce but ont purement et simplement disparu sans que personne ne s’en émeuve du haut en bas de la hiérarchie.

Au-delà donc du caractère criminel ou seulement accidentel de l’acte qui mit le feu aux poudres ce qu’il convient de méditer est l’absence de contrôle de l’usage des fonds publics que révèle cette triste affaire. Si, en effet, les procédures mises en place dans le cadre du système démocratique qui est le nôtre avaient été respectées jamais la catastrophe du 4 mars 2012 ne se serait produite. Très vite serait apparu le fait que l’argent prélevé sur le budget national pour sécuriser les stocks d’explosifs de Mpila était détourné, qu’il servait en réalité à l’enrichissement illégal de quelques uns, qu’il faisait courir à la population un risque majeur.

L’Etat congolais tirera-t-il pour lui-même les leçons que comporte  le verdict rendu lundi par la Cour criminelle ? Les Congolais jugeront sur pièces dans les semaines et les mois à venir, mais il sera difficile aux autorités de ne pas le faire si elles veulent rester crédible aux yeux du peuple congolais.

Les Dépêches de Brazzaville

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