Détournements des derniers publics : le chef de l’Etat et le procureur général appelés à donner suite au rapport de l’IGF

Jeudi 5 Septembre 2019 - 19:10

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L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) affirme que l’Etat de droit, qui est le cheval de bataille du président de la République, ne peut devenir une réalité que si Félix-Antoine TShisekedi met fin au régime des intouchables.

 

L’Asadho se dit très préoccupée par « le silence du président de la République et du procureur général près la Cour de cassation relativement à la gravité des faits révélés par le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le contrôle de paiement de pertes et manques à gagner des sociétés pétrolières qui met en cause certains responsables publics dont le directeur de cabinet du président ». Dans un communiqué du 5 septembre signé par son président national, Me Jean-Claude Katende, l'ONG exhorte, de ce fait, les deux hautes personnalités du pays à donner suite au rapport de l’IGF.

L’Asadho, qui cite le document de l’IGF intitulé « Rapport de contrôle de paiement de pertes et manques à gagner des sociétés pétrolières », rendu public le 31 juillet , dans lequel cette structure partage les conclusions de ses enquêtes auprès des sociétés pétrolières et des banques à Kinshasa, note, en effet, que certaines institutions ou personnalités ont refusé de répondre aux invitations de l’IGF ou de produire les documents requis pour faciliter le travail des inspecteurs. Cette ONG fait également remarquer que la décote de l’ordre de quinze millions de dollars destinés au Trésor public a été retirée au profit du Comité de suivi des prix des produits pétroliers. Ce qui serait, selon l’Asadho, contraire aux lois.

L’association, qui soutient que l’IGF a mis en cause le ministre de l’Economie, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, le conseiller chargé des questions financières du ministre de l’Economie et le secrétaire général à l’Economie, relève également qu’alors que cette décote n’a pas bénéficié au Trésor public, les documents relatifs à sa gestion n’ont pas, non plus, été mis à la disposition des enquêteurs.

L’Asadho dit constater avec regret que plus d’un mois après la publication de ce rapport, les personnalités mises en cause ne sont pas sanctionnées administrativement par le président de la République ni par leurs responsables hiérarchiques et ne sont toujours pas interpellées par le procureur général près la Cour de cassation pour s’expliquer sur l’utilisation des fonds publics détournés.

Mettre fin au régime des intouchables

En rappelant que l’Etat de droit qui est le cheval de bataille du président de la République ne peut devenir une réalité que s’il met fin au régime des intouchables, cette ONG exhorte le chef de l'Etat à ouvrir un dossier disciplinaire à charge de membres de son cabinet mis en cause dans ce rapport ; à suspendre son directeur de cabinet et à le mettre à la disposition de la justice ; ainsi qu’à ordonner que l’IGF poursuive ses investigations à la présidence et aux ministères du gouvernement visés. Cette ONG dit, par ailleurs, attendre du procureur général près la Cour de cassation, de se saisir des faits de ce rapport  et d’ouvrir une instruction en interpellant toutes les personnes mises en cause.

Lucien Dianzenza

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