Développement : l’agriculture reste un grand pilier de la lutte contre la pauvreté

Jeudi 16 Mai 2019 - 19:39

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L’abandon du secteur agricole au profit des transports ou des mines a contribué largement au maintien de la population dans la précarité, confirme le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur l’évaluation de la pauvreté.

Pour certains observateurs de la vie socio-économique nationale, le dernier rapport de la BM ne fait que rappeler un paradoxe purement congolais. En effet, au fil des années, voire des décennies, la population éparpillée sur l’étendue du territoire national a fini par déserter le secteur très stratégique de l’agriculture au profit d’autres plus lucratifs comme les mines et les transports. En somme, tout le discours politique distillé sur la relance de ce secteur ne s’est pas accompagné des véritables politiques nationales visant l’agriculture. Cet abandon du reste progressif a permis à la pauvreté de gagner du terrain rapidement. Selon la BM, il ne serait pas exagéré de le présenter comme l’une des causes majeures de la montée de la pauvreté dans le pays.

La BM fait un constat assez accablant dans son rapport. Entre 2005 et 2012, la période d’évaluation, la majorité des pauvres en RDC se trouvait paradoxalement dans des zones rurales dotées des terres arables et des points d’eau naturels. Ce potentiel agricole non négligeable n’a pas conduit au déclic économique tant attendu. Au contraire, insiste le document, les ménages agricoles se sont heurtés à de sérieuses contraintes liées à la production. Par ailleurs, il n’a jamais existé de stratégie cohérente pour booster le développement économique à partir de l'agriculture. Ce secteur a commencé à se buter à un retrait progressif des acteurs gouvernementaux à cause, notamment, des conflits armés.   

Dans la région, la RDC se trouve actuellement à la queue des pays africains qui consentent de plus en plus d’investissements dans le secteur agricole. Faut-il rappeler que le continent africain est bien parti pour prendre la tête des régions les plus peuplées du monde d’ici aux prochaines décennies?  Malheureusement, l’on parle toujours de la faiblesse de la valeur ajoutée agricole par travailleur et du rendement des céréales par hectares. Le pays enregistre deux cent vingt-quatre dollars américains de valeur ajoutée agricole par travailleur et 767 kg de rendement des céréales par hectare contre une moyenne subsaharienne de sept cent six dollars américains et 1 433 kg/ha. La RDC n’a pas connu une évolution efficiente des deux indicateurs dans la période sous examen, soit entre 200 et 2013. Quant aux recommandations de la BM, elles proposent concrètement la priorisation de l’agriculture et du développement rural dans le cadre de l’élaboration des politiques nationales visant à assurer les moyens de subsistance et la réduction de la pauvreté.             

Laurent Essolomwa

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