Développement local: Oyo, un modèle économique à suivre pour le Congo ?

Jeudi 13 Juin 2019 - 14:30

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Les participants à la causerie-débat organisée le 11 juin, dans la salle des réunions de l’hôpital général de la localité, dans le cadre des festivités marquant l’an 28 de la fin de la Conférence nationale souveraine, ont pratiquement tous salué le choix de la ville hôte par rapport à la thématique retenue.

Placée sur le thème central « Réconciliation nationale et marche vers le développement : le cas d’Oyo », la rencontre a été un véritable lieu d’échanges entre les orateurs et l’assistance. Introduisant le thème, le commissaire général du Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga, est revenu sur les raisons du choix de la commune d’Oyo, la symbolique de la journée du 10 juin 1991 (lavement des mains) et l’historique de cette célébration.

« Dans notre pays, on peut noter que tous les départements touchés par les différents conflits n’ont pas connu le moindre développement, voici bientôt deux décennies, et ce malgré les efforts considérables déployés dans le cadre de la municipalisation accélérée. Par contre, la commune d’Oyo a connu depuis une trentaine d’années, la paix, la concorde et le bien- vivre ensemble de ses filles et fils », a-t-il indiqué, estimant que ce climat de paix a encouragé certaines entreprises privées et l’Etat à investir dans cette localité.

En effet, cette thématique a donné lieu à deux exposés, notamment " L’historique de la commune d’Oyo au sujet de son développement", par le sous-préfet, Roger Louzaya-Mamingui, et " L’impact des activités agricoles dans le développement rural, urbain et périurbain", par les délégués de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Créé par décret depuis 2001, le Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo commémore depuis 2010, le 10 juin dans un département donné. « Je voudrais souligner que la commune d’Oyo est effectivement en marche vers le développement et qu’elle a commencé par les bons bouts… Dans tous les cas, Oyo remplit, selon nous, les conditions pour un développement harmonieux et efficace », a conclu Marius Mouambenga, s’interrogeant sur les leçons à tirer de cet exemple.

Ils ont dit…

Présents à cette cérémonie, les délégués de certains partis politiques de la majorité présidentielle, de l’opposition constitutionnelle et de la société civile ont donné leur point de vue. Fernand Sabaye, secrétaire permanent du bureau politique du Comité central du Parti congolais du travail, chargé de la Jeunesse : « C’est une bonne initiative parce qu’il faut continuer à entretenir la mémoire, à pousser les Congolais à percevoir que la paix et le développement sont des conditions essentielles de vie et de survie de l’humanité. Oyo est un exemple, je crois que c’est un processus réussi, aujourd’hui du point de vue des infrastructures. L’expérience d’Oyo est, à mon avis, plus réfléchie, plus dense qu’il faut promouvoir, vulgariser au plan national de façon globale pour en profiter parce qu’il y a des atouts à valoriser ».

Paul Marie Mpouelé, président du Parti des républicains : « A Oyo, on a essayé de faire le lien entre la réconciliation nationale et le développement. C’est un lien qui est évident parce que vous ne pouvez pas vous réconcilier si vous n’avez pas un idéal commun. Je pense que le thème d’Oyo a été bien choisi et on nous a fait visiter quelques infrastructures pour lier le fait qu’il y ait le développement par rapport à la paix, à la sécurité qui règne à Oyo. Je suis un peu étonné de voir que certaines choses, notamment en matière infrastructurelle, ont marché à Oyo mais pas ailleurs. Quand vous allez dans la Likouala, dans la Bouenza, ce sont des éléphants blancs ».

S’agissant du bilan des 28 ans de la réconciliation, le membre de l’opposition politique congolaise pense que le pays est en train de reculer en matière d’unité et de réconciliation nationales. « A la Conférence nationale, nous avons condamné le repli identitaire mais aujourd’hui, il est revenu avec beaucoup de forces. Il faut que le comité de suivi et ceux qui nous gouvernent prennent des initiatives pour lutter efficacement contre le repli identitaire autant que nous luttons contre la corruption ».

Martin Mberi, secrétaire permanent du Conseil national du dialogue : « C’est tout simplement la manifestation de l’effort que fait le pays pour que notre système de valeur ne se détériore pas davantage mais plutôt qu’il se consolide. Vingt-huit ans après, dans ce genre de démarche où à la fois les grandes masses doivent être observées pour conclure quelque chose de dynamique, tout ce que je peux dire c’est que nous sommes sur la bonne voie … ».

Notons qu’en marge de cette causerie-débat, la Fédération pour la paix universelle a décoré près d’une soixantaine de membres du Comité de suivi et certaines personnalités pour leur engagement à la cause de la paix. Il s’agit, entre autres, de Marius Mouambenga, Martin Mberi, Emile Aurélien Bongouandé, Mélanie Ebouritso, Michel Mboussi-Ngouari et Jean-Louis Fragonard, en qualité d’ambassadeurs de la paix.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Le présidium / Adiac 2- Une vue de la salle / Adiac 3- Le chairman de la FPU, Maurice Nguesso, posant avec les nouveaux ambassadeurs de la paix/Adiac

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