Développement : quelques évènements économiques majeurs en 2016

Sans surprise, l’entrée en vigueur de l’accord mondial sur le changement climatique vient parmi les premiers sujets. Revenant sur l’accord négocié à Paris en 2015 et ratifié par 117 des 194 pays signataires, la BM précise que cette étape a conduit à une intensification des engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique. L’institution financière internationale met un accent sur l’objectif de la transition énergétique. En effet, les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives du point de vue des coûts. À cet effet, elles sont considérées désormais comme des sources d’énergies ordinaires, fait remarquer la BM.

Dans sa rétrospective, la BM se préoccupe du ralentissement des échanges internationaux. Pour elle, 2016 a été l’année la plus difficile pour le commerce mondial depuis le début de la crise financière mondiale. « Le volume des échanges commerciaux n’a pas progressé sur une grande partie de l’année, sous l’effet notamment de l’atonie des investissements dans le monde, les biens d’équipement représentant environ un tiers des échanges internationaux de biens », indique la BM.  L’on craint surtout les répercussions sur la croissance, le développement et la lutte contre la pauvreté.

Sur la question des télécoms, la BM décèle un paradoxe entre la forte progression de l’accès à la téléphonie mobile et l’absence, du moins à ce stade, des autres bienfaits escomptés de la révolution numérique, notamment les gains de productivité, les meilleures perspectives économiques pour les pauvres et la classe moyenne ou encore une plus grande transparence et responsabilisation de la part des gouvernements et des entreprises. Dans le domaine du numérique, les défis prochains tourneront autour de la connexion du plus grand nombre d’habitants à Internet et l’instauration d’un environnement adéquat pour tirer un meilleur profit des technologies numériques.

Au niveau de la démographie, une partie du monde reste jeune tandis qu’une autre vieillit. Près d’un tiers de la population mondiale est âgée de moins de 20 ans, affirme la BM. Une tendance qui se vérifie dans une quarantaine de pays d’Afrique. Parmi les pistes de solutions durables, il y a l’urgence de créer 600 millions d’emplois au cours des dix prochaines années pour les jeunes qui vont arriver sur le marché de l’emploi. Cette problématique a bénéficié d’une attention particulière de l’institution. L’on estime actuellement qu’un tiers des jeunes dans le monde n’a pas d’emploi.

En matière d’extrême pauvreté, la majeure partie des personnes vivent dans des conditions alarmantes en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, même s’il faut signaler une tendance à la baisse à l’échelle mondiale. Et malgré la pauvreté rampante, les villes se peuplent à un rythme effréné, précise la BM. D’ici à 2030, les deux tiers de la population mondiale vivront en ville. Actuellement, 12 agglomérations urbaines les plus grandes du monde abritent plus de 15 millions d’habitants. Pour l’avenir, il est important de réfléchir sur des politiques capables de renforcer la résilience face aux chocs. Toutefois, il faut conserver les avancées, conclut la BM.

Abordant l’épineuse question du climat des affaires, la BM relève les résultats de plus en plus encourageants des politiques du classement Doing Business. Il y a eu un nombre record d’économies qui ont mis en œuvre des réformes réglementaires. Au total, 137 économies ont adopté 283 réformes réglementaires dans le champ de l’entreprise au cours de l’année 2016.

En matière de consommation, la BM s’alarme de la progression du tabagisme dans plus de 20 pays. Et les perspectives laissent entrevoir la poursuite de cette tendance haussière. « Chaque année, le tabagisme fait 6 millions de victimes, soit une personne toutes les six secondes ». À en croire la BM, le nombre de décès pourrait passer à 8 millions si rien n’est fait pour enrayer cette remontée qui fait plutôt l’affaire des sociétés tabacicoles. Enfin, un autre sujet économique sur la liste des évènements de 2016. Il s’agit du montant record de 75 milliards de dollars américains US pour la reconstitution des fonds de l’Association internationale de développement (IDA). C’est le fonds de la BM dédié aux pays les plus pauvres.