Dialogue II : le compromis politique enfin trouvé

Mardi 3 Janvier 2017 - 15:53

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 Après moult tergiversations, l’accord global et inclusif du Centre interdiocésain est désormais une réalité.

C’est dans la foulée des festivités de la Saint-Sylvestre, soit le 31 décembre 2016, que le texte a été adopté consacrant ainsi le dénouement d’un processus laborieux qui a mis autour d’une table, sous la médiation des évêques catholiques, les signataires et non-signataires de l’accord du 18 octobre de la Cité de l’Union africaine. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) a, pour ainsi dire, gagné son pari en facilitant la signature de ce nouvel accord qui éloigne un peu plus le spectre de la guerre civile en RDC. Les uns et les autres ont, en effet, fait preuve de dépassement en privilégiant l’intérêt général en lieu et place de leur quête de positionnement. En l’absence des délégués du Front pour le respect de la Constitution, plate-forme de l'opposition autour du MLC, ceux de la majorité présidentielle - ayant signé sous réserve -, de l’opposition non signataire et d’une frange de celle signataire de l'accord de la Cité de l’UA, ont, à côté des représentants de la société civile,  apposé leur signature au bas du document.

Bien que non parfait, ledit accord a l’avantage de contribuer à l'apaisement du climat politique qui était jusque-là tendu sans aucune perspective de paix sociale dans un contexte politique marqué par l’incertitude provoquée par la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila à la tête du pays. De l’accord du centre interdiocésain, on retiendra les grandes articulations suivantes : le président de la République, Joseph Kabila, restera en fonction jusqu’à l’installation de son successeur et ne se présentera pas pour un troisième mandat. En plus, aucune modification ni changement de la Constitution ne devrait intervenir pendant la période transitoire conduisant à l’élection. En contrepartie, un Premier ministre issu du Rassemblement sera nommé par le président la République et un Conseil national de transition placé sous la direction du Rassemblement va être créé. Là-dessus, le nom d’Étienne Tshisekedi est largement cité pour prendre les commandes de cette nouvelle institution.  En outre, les élections présidentielle, législatives et provinciales sont fixées fin 2017. Les gouverneurs et vice-gouverneurs resteront en fonction conformément aux dispositions constitutionnelles. Il en est de même des sénateurs et des députés provinciaux en exercice qui restent en fonction jusqu’à l‘installation effective de nouvelles assemblées législatives et délibérantes correspondantes issues des prochaines élections à organiser conformément au calendrier convenu.   

Au-delà de ces considérations qui constituent la charpente de cet accord, d’autres détails sont en instance d’être réglés pour justement sceller la réconciliation et poser les bases de la décrispation avec, en toile de fond, l’option consensuelle d’une gestion commune de la période transitoire. C’est notamment le cas du comité de suivi qui devra être structuré avec des animateurs à qui sera dévolu des attributions bien précises, mais aussi du gouvernement d’union nationale dont on devra fixer les modalités moyennant des options quant à la répartition des postes. D’autres questions à l’instar du calendrier de l’application de l’accord devront faire l’objet d’un «arrangement particulier » à partir du début de la semaine prochaine.

Cependant sur le cas des prisonniers et exilés politiques, il est à noter la mise sur pied d’une commission des haut magistrats chargée d’examiner minutieusement au cas par cas les dossiers des prisonniers politiques et d’opinion, mais aussi ceux des bénéficiaires de la dernière loi d’amnistie non encore libérés, ou encore des exilés et refugiés politiques. Là-dessus, il a été révélé que certains cas ont été traités avec satisfaction jusqu’à occasionner la libération des concernés pendant que d’autres qualifiés d’emblématiques à l’instar de celui de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi, condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, vont faire l’objet des tractations supplémentaires entre parties sous l’égide des évêques catholiques.           

Alain Diasso

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