Dialogue : l’accord politique suspendu aux ultimes tractations

Samedi 24 Septembre 2016 - 16:47

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On en est à la dernière ligne droite. Le dialogue de la Cité de l’Union africaine, qui tend à connaître son dénouement, bute cependant à quelques points de désaccord entre l’opposition et la majorité.

La séance du 23 septembre n’a, hélas, pu se tenir normalement et s’est plutôt réduite à la distribution par la facilitation du draft de l’accord politique censé couronner les travaux entamés il y a près de deux semaines. Face à la persistance des désaccords entre parties prenantes, Edem Kodo s’est trouvé dans l‘obligation de lever la séance, le temps pour les uns et les autres de s’imprégner du projet d’accord politique et de négocier un modus vivendi susceptible de conduire à son adoption. Sans préciser la date de la reprise des travaux, il s’est contenté d’exprimer son vœu de les voir reprendre le plus tôt possible. En tout état de cause, l’exigence d’un consensus politique autour de cet accord s’impose comme un impératif pour sauver un forum déjà mis en mal après le retrait de l’Église catholique et une partie de la société civile.

L’opposition présente au dialogue pilotée par Vital Kamerhe en sa qualité de co-modérateur est montée au créneau pour réaffirmer ses exigences en rapport avec cet accord politique en gestation.  Pour cette frange de l’opposition, cet accord politique doit inévitablement contenir les points suivants : la stricte observance de la Constitution notamment en ses articles 220 et 70, la date de dépôt de candidature et de la tenue du scrutin présidentiel, le sort du président Joseph Kabila après le 19 décembre, la recomposition de la Céni, le délai nécessaire à l’organisation du scrutin qui doit être court, c’est-à-dire techniquement justifié. Des exigences qui, somme toute, ne semblent pas être partagées par la majorité qui y voit une manière de monter inutilement les enchères. « Les négociations, c’est un rendez-vous du donner et du recevoir. Il ne faut pas y venir avec des positions figées », a réagi She Okitundu, cadre de la majorité aux exigences de l’opposition présente au dialogue qui, du reste, a suspendu sa participation en guise de recueillement et en respect aux vies humaines fauchées lors des évènements des 19 et 20 septembre.

Affirmant que l’essentiel des revendications de l’opposition ont été prises en compte dans le projet d’accord politique, Léonard She Okitundu pense que l’heure n’est plus aux discussions stériles, mais plutôt à celles qui déboucheront sur l’adoption de l’accord politique proprement dit. Or, il appert dans le draft distribué vendredi aux participants que certains points qui fâchent n’ont pas trouvé de solution telle que l’exigence de fixer expressis verbis la date de la tenue de la prochaine présidentielle. Là-dessus, les délégués de la majorité laissent entendre que cette tâche est de la stricte compétence de la Céni qui bénéficiera de quinze jours après la signature de l’accord pour établir un « calendrier détaillé des différentes tâches d’élaboration du fichier électoral et de l’organisation des différentes échéances électorales en tenant compte des progrès déjà réalisés ».

De la même manière, le draft n’apporte pas non plus d’éclairage sur le début de l’élaboration du nouveau fichier électoral. Mêmement sur le sort du chef de l’État au-delà du 19 septembre déjà réglé, selon la majorité, par l’arrêt de la Cour constitutionnelle. L’opposition et la majorité sont donc astreintes à se faire des concessions pour accoucher de cet accord politique censé remettre le pays sur la voie de la normalité et de la légalité après le dysfonctionnement entretenu à la suite de l’impossibilité d’organiser les élections dans les délais constitutionnels.     

Alain Diasso

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