Dialogue : le schéma d’une transition se précise

Lundi 29 Août 2016 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour maints analystes, ce forum national ne viserait, en somme, qu’à légitimer le glissement du mandat présidentiel par des voies consensuelles.  

Plusieurs sujets seront débattus pendant le dialogue politique qui débute ses travaux, en principe, le 1er septembre. Onze matières feront l’objet des discussions entre les participants qui vont analyser le processus électoral sous toutes ses coutures en ne laissant rien échapper (sécurisation du processus électoral, budget et financement des élections, code de bonne conduite lors des élections, etc.). Cependant, il est une matière reprise sur la feuille de route qui fait déjà jaser dans l’opinion. C’est celle relative à l’Accord politique et aux mécanismes de sa mise en œuvre et de son suivi. Là-dessus, des spéculations vont bon train laissant ouverte la perspective d’une transition à négocier.

Cependant, l’on ne sait pas dire exactement de quoi va retourner l’hypothèse d’une nouvelle transition avec ou sans Kabila. Entendu que l’actuel chef de l’État est déjà couvert par l’arrêt de la Cour constitutionnelle l’ayant autorisé à rester à son poste jusqu’à la tenue des élections, le consensus politique qui sera issu du dialogue aura l’avantage de le réconforter dans cette posture, pensent les analystes. Et d’expliquer que le dialogue vise à légitimer le fameux glissement faisant fi des menaces de l’opposition de contraindre Joseph Kabila à quitter le pouvoir en vue d’installer une transition pacifique chargée d’organiser les prochaines élections.

En tout état de cause, l’idée d’une transition vaut la chandelle pour  résoudre l‘équation du vide juridique qui risquerait de s’installer au pays en cas de non-tenue des élections dans les délais constitutionnels, fait-on remarquer. Cette nouvelle donne politique donnera lieu forcément à la Constitution d’un nouveau gouvernement d’union nationale suffisamment représentatif. Mais la grande inconnue demeure, selon les observateurs, le positionnement de l’actuel chef de l’État dans cette nouvelle donne politique surtout qu’il ne s’est jamais exprimé sur son avenir politique après le 19 décembre 2016. Dans le cas de figure d’une transition synonyme d’un tabula rasa, un troisième mandat de Joseph Kabila serait garanti, argue-t-on dans certains milieux, avec à la clé la perspective longtemps caressée de modifier la Constitution via un référendum.

En outre, l’entrée en lice dimanche de Léon Kengo wa Dondo, réfractaire au dialogue, ne ferait plus de doute sur la perspective d’une transition qui se met en place étant donné qu’il aura certainement un rôle à jouer en tant que deuxième personnalité de l’État. Toutefois, une question se pose : le fameux accord politique qui sanctionnera le dialogue va-t-il prévaloir sur la Constitution ?                 

Alain Diasso

Notification: 

Non