Dialogue national : la voie est toute tracée

Mercredi 7 Octobre 2015 - 18:45

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Dans tous les cas, un grand nombre d’acteurs politiques sont d’accord pour qu’un consensus soit dégagé dans la perspective d’enclencher le déblocage du processus électoral en panne depuis que le pays n’a plus de calendrier électoral.

Dialogue national. Le concept est de nouveau relancé après que le Chef de l’État a martelé là-dessus en interpellant les sociétaires de sa famille politique sur l’urgence qu’impose cette perspective. C’était au cours d’une rencontre informelle tenue dans sa ferme privée à Kingakati. L’appel de Joseph Kabila invitant ses partisans à se préparer par rapport au dialogue avait suffi pour relancer le débat sur cette problématique devenue quasiment incontournable au regard de l’impasse politique actuelle. C’est, dit-on, la seule alternative pour débloquer un processus politique visiblement en panne. Le pays, faut-il le dire, navigue à vue avec un calendrier électoral caduc qui appelle à un réaménagement pour être en phase avec la donne sociopolitique en constante évolution.

Difficile donc pour la Céni de tenir son calendrier électoral global sur les treize mois qui lui sont impartis avec, à la clé, l’organisation des douze scrutins. Dans l’entracte, il y a l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces issues du démembrement qu’il faudra intégrer. Nonobstant la recommandation de la Cour constitutionnelle lui donnant le feu vert pour modifier son chronogramme par rapport aux impératifs de l’heure, la Céni peine à trouver ses marques faute de financement. Réduite dans l’expectative, la centrale électorale a aujourd’hui le regard tourné vers le politique lui aussi en mal des ressources. Face à l’impasse, chacun a son idée derrière la tête. Si pour les uns, chaque institution, à commencer par la Céni, doit s’assumer pour permettre au pays d’avancer démocratiquement, pour d’autres, il y a lieu de relancer la Tripartite Céni-opposition-majorité pour tenter de dégager un consensus salutaire pour le pays.

Concilier l’impératif du respect des délais constitutionnels à la problématique de la modicité des moyens financiers, telle est en somme l’équation qui sous-tend la problématique électorale en RDC. Une problématique qui ne peut être traitée sans aborder les questions de financement des élections. Là-dessus, des avis convergent pour créditer l’opportunité du dialogue quand bien même une frange de l’opposition s’y oppose fermement, indiquant que l’agenda des élections, leur sécurisation et leur financement sont des matières spécifiques pouvant être traitées dans des structures compétentes (Céni, ministère de l’Intérieur et gouvernement).

Cependant, la tendance générale est pour la tenue d’un dialogue national susceptible de recadrer le processus électoral via un consensus à même de débloquer l’impasse politique actuelle. Entre-temps, les parties prenantes résolument engagées sur la voie du dialogue peinent à se mettre d’accord tant sur son contenu que sur la facilitation. On n’est pas encore sorti de l’auberge de ce côté-là et le fiasco ayant sanctionné les derniers pourparlers entre les délégués de la majorité et ceux de l’UDPS d’Étienne Tshisekedi laisse entrevoir toute la difficulté à concilier les points de vue par rapport à l’éventualité d’ouvrir ce forum sur des sujets qui fâchent tels que le respect du délai constitutionnel. C’est dire combien l’extrémisme est en train de prendre le dessus sur le bon sens au point de faire de la limite du mandat présidentiel une obsession. Pour certains analystes, quelle que soit l’issue des échanges qui vont meubler ce dialogue, l‘essentiel est de préserver la paix, la cohésion et la stabilité du pays.

Alain Diasso

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