Dialogue national : Le CRJIR milite pour une concertation constructive

Ce réseau d’associations a passé en revue les actions accomplies par le gouvernement, avant de dresser un bilan critique sur l’état de la nation. Après plusieurs jours de réflexion sur des questions de la vie  nationale, cette jeunesse, dite libre et indépendante a fait l’équilibre. Pour apporter sa pierre à l’édifice, elle s’est penchée sur les indicateurs de paix et ceux susceptibles de menacer la paix au Congo, notamment dans les domaines de la politique, de la défense et sécurité, de la santé et nutrition, de l’éducation, de la religion et autres. « Chers jeunes, nous devons nous approprier de la nation et de la République, parce qu’elles sont les garanties de notre liberté et nous en sommes les héritiers. La jeunesse congolaise montre qu’elle est à même d’apporter son savoir, son expertise dans toutes les questions relatives à la vie sociale, qu’elles soient d’ordre politique, économique, social, sécuritaire, environnemental. Cela commande que sa voix soit prise en compte à travers les différentes délibérations que mènent les acteurs politiques, au sujet de l’avenir du Congo », a déclaré la coordonnatrice du CRJIR, Chynauldat Bangue.

Les jeunes saluent l’action du gouvernement

Cependant, le CRJIR a reconnu l’effort de l'exécutif au regard de ses différentes réalisations. Ce réseau d’associations a relevé, entre autres, la diminution significative des assassinats et de meurtres, l’amélioration de la liberté d’expression qui, selon lui, contribue de façon expressive au renforcement de la démocratie. Ces jeunes ont salué la construction des Tribunaux de grande instance, ainsi que d’hôpitaux généraux dans certaines localités. Ils ont également reconnu la volonté du gouvernement à résoudre l’épineux problème de transport en commun dans les grandes villes ; la bonne gestion de l’écosystème à travers son projet de reboisement fait montre d’une responsabilité encourageante, s’est-il réjoui.

Les jeunes expriment leur mécontentement

Sur la dénonciation des faits susceptibles de menacer la démocratie, la paix et le développement, le CRJIR a condamné l’incitation à la violence et à la haine tribale, la délivrance d’acte d’état civil aux étrangers, la création des partis politiques sur des bases ethniques, le mauvais découpage électoral. Cette plateforme associative a surtout  insisté sur le port d’arme non contrôlé, la présence trop visible des agents de sécurité en arme de guerre, qui représente un facteur de traumatisme pour les populations ; le recrutement des agents inciviques et de moralité douteuse ; l’existence des fumoirs dans les quartiers.

Vu l’état d’impunité, le détournement et l’utilisation de la justice au profit des plus forts, le manque de personnel et des produits pharmaceutiques dans les structures sanitaires ainsi que le manque d’éthique et d’humanisme de la part du personnel médical, l’absence de contrôle et de prise en charge des malades mentaux, la systématisation de la fraude, la mauvaise organisation du système éducatif, l’octroi non équitable des bourses ; cette jeunesse dite indépendante et républicaine condamne, avec fermeté, ce système.

Dans le même ordre, vu la difficulté de logement, il est impérieux que l’Etat définisse la nature sociale des logements sociaux, qui selon cette jeunesse s’apparentent aux logements de prestige. Le chômage, la non prise en compte des personnes vulnérables, la lenteur dans le traitement des dossiers de retraite, l’enrichissement illicite d’une poignée d’individus au détriment de la majorité de la population, l’insuffisance du matériel agricole, le flux migratoire incontrôlé, la manipulation de l’opinion, le piratage des chefs-d’œuvre artistiques, l’intégrisme religieux, ces jeunes veulent que des politiques appropriées soient mises en œuvre par les pouvoirs publics, pour changer l’état actuel des choses.

A cet effet, ils suggèrent que soit mise en place une politique réelle basée sur l’acceptation de la différence comme fruit d’épanouissement et de développement. « En effet, l’émergence du Congo et du continent africain passe par la jeunesse qui en est le dépositaire. Nous pouvons affirmer qu’une réforme de la gestion du pays soutenue par le CRJIR est nécessaire au renforcement de la démocratie. C’est le sens de cette réflexion qui se veut être une contribution à soumettre à la nation congolaise en général, et à l’ensemble des intellectuels en particulier, dans la perspective de construire une nation de cohésion sociale, démocrate, unie et prospère », a fait savoir ce réseau d’association.

Les jeunes intéressés par le dialogue national

« Nous savons que la tâche n’est pas aisée, puisque cela inclu plusieurs domaines. Cependant, le Gouvernement se doit de mener des actions concrètes afin de réduire progressivement les maux qui minent notre société. Nous jeunes indépendants et républicains croyons qu’il ne faille pas mettre la charrue avant les bœufs, mais pensons qu’il est plus que jamais important que les forces vives de la nation réfléchissent ensemble sur de véritables problèmes qui gangrènent notre société. Cela autour d’un dialogue constructif débarrassé de toutes formes d’a priori. Ce qui demeure le seul moyen de résolution pacifique des différends, autour de la gestion des affaires du pays », a conclu le CRJIR.

Créé récemment, le CRJIR est un espace où les jeunes du Congo, de toutes sphères confondues, se réunissent pour réfléchir autour des questions vitales de la nation. Ces jeunes, une fois intégrés dans le cercle ne représentent aucun parti politique, aucune confession religieuse, aucune association. Ils se disent indépendants et prônent l’intérêt général de la jeunesse en particulier et des Congolais en général. Ainsi, ce réseau d’associations entend, dans sa mission, partager les valeurs républicaines et faire la promotion d’une culture de paix dans un esprit démocratique.