Dialogue national : les ONGDH posent des préalables

Mardi 23 Juin 2015 - 16:20

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Tout en encourageant la tenue des pourparlers réellement sincères, les Organisations des droits humains (ONGDH) ont estimé qu'ils  ne pouvaient nullement se tenir dans un environnement politique trop chargé. Ce qui les a conduites à identifier certaines prémisses.

Dans leur communiqué conjoint publié en début de semaine, les ONGDH, après avoir observé les consultations initiées par le chef de l’État, Joseph Kabila, pour le  dialogue politique, ont posé certains préalables en vue de voir ces pourparlers aboutir sur des résultats escomptés que sont la paix et la cohésion sociales.

Tout en réaffirmant leur attachement au dialogue permanent en démocratie, les ONGDH signataires de ce communiqué conjoint estiment premièrement qu’un dialogue réellement sincère ne pourrait nullement se tenir dans un environnement politique trop chargé. C’est dans ce sens qu’elles ont exhorté le chef de l’État, initiateur de ce dialogue, « à décrisper au préalable l’environnement sociopolitique, en envoyant des signaux forts à ce sujet ». Ces organisations ont, entre autres, appelé le président Joseph Kabila « à faire une communication à la Nation réitérant sa ferme volonté de respecter les délais constitutionnels d’organisation des élections présidentielle et législatives avant décembre 2016 ».

Les ONGDH ont également exhorté le chef de l’État à circonscrire l’organisation du dialogue national dans le cadre des engagements pris par la RDC à travers l’Accord-cadre signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les signataires de ce document considèrent la libération de tous les militants de la démocratie et des droits l’Homme et des prisonniers politiques d’opinion comme un des prémisses de la tenue d’un dialogue sincère pouvant donner des résultats attendus par les uns et les autres.

Les motivations du dialogue

Ces organisations de la société civile des droits de l’Homme signataires de ce communiqué conjoint ont, par ailleurs, exprimé leur préoccupation face à « l’agitation au sein de l’opinion autour des consultations présidentielles sélectives en vue d’un dialogue national » à tenir plusieurs années après la Conférence nationale souveraine (1992), le Dialogue inter congolais de Sun City (2003) et les Concertations nationales (2013).

Ces organisations se sont notamment interrogées sur l’intérêt et la volonté politique réelle du gouvernement et de la classe politique congolaise à organiser les nouvelles discussions nationales franches et sincères sans violer la Constitution du pays. Elles ont, par conséquent, exprimé leurs vives craintes et inquiétudes qu’un dialogue national à la veille des échéances électorales voulues, cette fois-ci, libres et transparentes ne débouche sur une transition susceptible d’éloigner toute perspective d’alternance démocratique en RDC.

Par contre, en attendant le dépôt de son aide-mémoire au président de la République sur ces propositions, les ONGDH ont condamné « le comportement de certains acteurs politiques véreux et partisans du statu quo, infiltrés dans la société civile, qui s’arrogent le pouvoir de porte-parole de celle-ci et qui sèment la confusion par leurs prises de position ».

Ce communiqué conjoint, note-t-on, a été signé par l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), la Nouvelle société civile congolaise, la Voix des sans-voix pour les droits de l’homme, le Réseau genre et droits de la femme, le Forum pour les droits des jeunes et enfants au Congo, la Ligue des électeurs, Toges noires, Forum pour la démocratie et la bonne gouvernance, Justice en danger international, la Voix de l’opprimé pour les droits de l’Homme, le Centre des droits de l’homme et du droit humanitaire, l’Observatoire congolais des droits humains, le Réseau d’organisations des droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne (Rodhecic), Solidarité pour le développement et la gouvernance locale.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une séance à l'Assemblée nationale

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