Diaspora : Centrale Visa Congo, au service des congolais de la diaspora

Samedi 8 Février 2014 - 10:24

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Anssi Elo Dacy, jeune entrepreneur congolais, a lancé en juillet 2012 Centrale Visa Congo, une société de services d’intermédiation pour la délivrance de documents auprès de l’ambassade du Congo à Paris. Il présente pour Les Dépêches de Brazzaville sa société et ses services

Les Dépêches de Brazzaville : Qu’est-ce qui vous a poussé à proposer ce service ?
Anssi Elo Dacy : J’ai créé ma société avec pour objectif de faciliter les démarches des ressortissants congolais ou étrangers qui désirent se rendre au Congo ou ont besoin de documents officiels congolais. En effet, en France, seule l’ambassade à Paris est habilitée à délivrer des documents. Les consulats des autres villes sont seulement des consulats honoraires, ce qui pose des difficultés. Pour donner un exemple concret : la délivrance d’un extrait d’acte de naissance coûte 1,50 euro. Or, pour avoir ce document, le Congolais qui réside à Bordeaux doit débourser 160 euros de train, prendre des jours de congés, parfois se faire héberger dans sa famille ou dépenser des nuits d’hôtel si le papier n’est pas délivré dans la journée. D’où l’idée de créer ce service. Il permet en outre d’éviter les files d’attente, car l’ambassade du Congo à Paris gère également les demandes pour l’Angleterre, l’Espagne, la Suisse et le Portugal en plus de la France. Nous intervenons comme des facilitateurs.

Quels services proposez-vous ?
Nous proposons de l’intermédiation pour les demandes de visas, les dossiers de mariage, les cartes consulaires, les certificats de vie et d’entretien, etc. au niveau de l’ambassade. Nous avons un service de livraison de passeports à l’aéroport le jour du départ pour des personnes qui ont besoin de visas en urgence dans un délai trop court pour la réexpédition. Nous avons un partenaire à Brazzaville, l’agence Émeraude, pour les demandes de documents délivrés uniquement au Congo, comme les duplicatas de passeports biométriques, les casiers judiciaires, les duplicatas d’actes de naissance, les certificats de nationalité, tout ce qui concerne le tribunal, etc. Les demandes se font via notre site internet avec paiement sécurisé par Paypal.

Quels sont vos tarifs ?
Par exemple, pour un visa de 90 jours il faut compter 154€ plus les frais d’expédition. Sur cette somme, 110 euros, le prix du visa, vont à l’ambassade. La réexpédition du passeport est prise en charge par le client et fait l’objet d’une tarification séparée. Nous avons un partenariat avec DHL et un compte professionnel à la Poste pour la gestion des envois de documents. Nous avons également des accords avec un assureur pour l’assurance en cas de perte de documents, mais nous n’avons jamais eu de soucis jusque-là. Pour les demandes de documents délivrés au Congo, nous fonctionnons sur devis en fonction des demandes.

Qui  sont vos clients ?
Nous travaillons avec la diaspora congolaise et des clients du monde entier. Par exemple, nous gérons des demandes de visas venues du Chili… Les expatriés qui ont vécu un temps au Congo ont également souvent besoin d’y demander des documents, pour la retraite, par exemple, ou bien des demandes de naturalisation ou de casiers judiciaires. Il y a une forte demande, surtout pour les visas. Lorsqu’on travaille dans ce secteur, on réalise qu’il y a beaucoup d’étrangers qui se rendent au Congo. La circulaire du 12 octobre dernier, qui oblige tous les ressortissants étrangers à prendre leur visa avant le départ et n’autorise plus à se faire délivrer le visa directement à l’arrivée à Pointe-Noire comme cela était le cas auparavant, a renforcé la demande de visas. Nous recevons environs trente demandes de visa par jour, sans compter les demandes de dossiers de mariage et de cartes consulaires. Nous recevons également des demandes de la Police nationale française pour faire authentifier des documents congolais, que nous renvoyons sur l’ambassade du Congo.

Quelles sont vos relations avec l’ambassade du Congo ?
Nous travaillons en étroite collaboration avec l'ambassade et sommes prioritaires concernant l'attente. Notre travail décharge les agents d’accueil du consulat et nous venons en appui. Nous ne concurrençons pas les consulats à l’étranger puisque nous ne sommes pas autorisés à signer les documents et que nous reversons le montant correspondant pour la délivrance des documents à l’ambassade. Nous intervenons comme intermédiaire et sommes là pour épauler leur action.

Quels sont vos projets de développement ?
Nous sommes en pourparlers avec Ecair pour proposer un forfait demande de visa couplée avec un billet et un transfert aéroport. Nous proposons une assurance rapatriement pour les ressortissants étrangers et les Congolais vivant en France en partenariat avec Chapka assurances. Nous négocions aussi avec les autorités congolaises la gestion d’une cellule passeport implantée en France, car la commission passeport n’est pas venue en France depuis septembre 2012, ce qui est problématique pour de nombreux compatriotes.

Propos recueillis par Geneviève Nabatelamio