Dimanche: jour d'élection présidentielle à Kinshasa

Dimanche 30 Décembre 2018 - 17:15

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Historiques ou chaotiques ? Après deux ans de retard et trois reports, les élections ont enfin commencé dimanche en République démocratique du Congo (RDC) pour désigner le successeur du président Joseph Kabila.

"Je sens comme une libération. Je me sens libéré, dégagé", a déclaré à l'AFP Victor Balibwa, fonctionnaire de 53 ans, un des premiers électeurs à déposer son bulletin de vote à Lubumbashi. Dans la capitale minière comme dans tout l'est du pays, les opérations de vote ont commencé à partir de 6h00 (4h00 GMT).

Le vote a commencé une heure plus tard (5h00 GMT) dans l'ouest et Kinshasa, capitale du plus grand pays d'Afrique subsaharienne qui s'étend sur deux fuseaux horaires. "Ça m'excite de voter, de pouvoir enfin choisir. C'est mon premier vote!" s'exclame Rachel, 18 ans, étudiante à Goma, dans ce pays où la majorité des quatre-vingts millions d'habitants ont moins de 25 ans.

"Je suis heureux d'avoir fait le bon choix!", ajoute avec un large sourire Jean-Chrisotome, étudiant en médecine et agent électoral dans un bureau de vote à Goma, fief de l'opposition. Des bureaux ont ouvert avec retard à Goma et ailleurs, ont constaté des équipes de l'AFP. Les problèmes sont souvent dus aux "machines à voter": derniers réglages, introduction du mot de passe, public peu habitué... La "machine à voter" est un écran tactile qui permet à l'électeur d'imprimer son bulletin de vote et de le glisser dans l'urne. L'opposition dénonce une "machine à tricher".

vingt et un candidats, le dauphin Shadary et Mayulu, favoris des sondages

Au total, vingt et un candidats - dont la plupart n'ont même pas fait campagne - se présentent à ce scrutin à un seul tour, dont l'enjeu est historique: désigner le successeur d'un président sortant pour une première transmission pacifique du pouvoir.

Le président Kabila a renoncé à briguer par la force un troisième mandat interdit par la Constitution. Sa décision est intervenue avec du retard, puisque les élections ont été reportées trois fois depuis la fin de son second mandat, il y a deux ans, en décembre 2016.

À Kinshasa, le candidat de la majorité et "dauphin" du président Kabila, l'ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, devait voter dès l'ouverture des bureaux dans le quartier huppé de la Gombe. Il sera suivi par un des deux principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu, qui voulait accomplir son devoir électoral avant d'aller à la messe. L'autre grand candidat de l'opposition, Félix Tshisekedi, devait voter plus tard dans la journée.

Les quarante millions d'électeurs enregistrés peuvent voter jusqu'à 17h 00 (15h00 GMT dans l'est et 16h00 GMT à Kinshasa). Les résultats provisoires seront annoncés le 6 janvier, avant d'inévitables contentieux devant la Cour constitutionnelle. Des sondages donnent le "dauphin" perdant et prédisent la victoire de Martin Fayulu. Notons que des élections législatives et provinciales ont lieu en même temps que la présidentielle.

Pour ces élections, Kinshasa a refusé toute aide logistique des Nations unies, présentes depuis vingt ans au Congo, de même que toute mission d'observation occidentale. Quant au représentant de l'Union européenne en RDC, il a pris l'avion pour Bruxelles samedi soir, après avoir été sommé de quitter le pays jeudi par les autorités. Pour le jour du vote, le gouvernement a annoncé la fermeture de ses frontières terrestres, lacustres et fluviales avec ses neuf voisins, de Brazzaville à l'Angola en passant par le Rwanda. En revanche, Internet n'était pas coupé dimanche matin, contrairement à ce qui se passe lors des journées de fortes tensions.

AFP

Légendes et crédits photo : 

L' élection présidentielle a commencé ce dimanche en RDC (Patrick Meinhardt / AFP) Le président sortant, Joseph Kabila, a voté dans un bureau de Ngombé, dimanche matin (Luis Tato / AFP)

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