Diplomatie : Jean-Yves Le Drian en visite à Brazzaville

Mercredi 6 Juin 2018 - 19:15

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Le ministre français des Affaires étrangères entame, ce 7 juin dans la capitale congolaise, une tournée africaine qui le mènera au Tchad et à Addis-Abeba (Ethiopie), a-t-on appris de source diplomatique française.

A Brazzaville, le chef de la diplomatie française s’entretiendra de la Centrafrique et de la Libye avec le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, avant de s’envoler dans l’après-midi pour N’Djamena, où il rencontrera le président tchadien, Idriss Déby Itno.

« On veut parler de la Centrafrique avec ceux qui peuvent avoir un impact sur ce dossier, faire en sorte que cela revienne sur le devant de la scène à l’UA », a indiqué la source, allusion faite, entre autres, au président Denis Sassou N’Guesso qui avait été médiateur dans la crise centrafricaine. Il faut noter que le président tchadien joue aussi un rôle majeur dans cette crise, en ce sens qu’il fait de son mieux pour empêcher qu’une rébellion tchadienne puisse profiter du chaos dans ce pays pour le transformer en base arrière.

Le programme de travail du chef de la diplomatie française prévoit qu’il se rendra le 8 juin à Addis-Abeba, en Ethiopie. Jean-Yves Le Drian achèvera cette dernière étape de sa tournée africaine par la rencontre qu’il aura avec le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki, sur les opérations de maintien de la paix dans certains foyers de tension en Afrique.

La Centrafrique est plongée dans des violences intercommunautaires depuis que la rébellion Séléka, majoritairement musulmane, avait renversé le président François Bozizé en 2013. La France y est intervenue militairement la même année par l’opération Sangaris pour enrayer les affrontements avant de passer le relais à la Mission de l’ONU dans ce pays, forte de dix mille soldats. Cette force tente de prévenir les violences dans les provinces, mais leur persistance fait craindre un nouvel embrasement. La population redoute ce danger puisque des zones entières du pays sont encore sous la coupe des groupes armés qui se battent pour le contrôle des ressources.

Même si la France n’est plus en première ligne en Centrafrique, « c’est un sujet centrafricain et pour l’UA », a-t-on souligné à Paris, précisant que les autorités françaises sont toujours prêtes à faciliter le dialogue et à faire passer des messages concernant ce pays.

Malgré la présence de la Minusca, la Russie est aussi entrée dans le jeu en Centrafrique puisqu’en fin 2017, elle a été autorisée par l’ONU à livrer des armes et envoyer des instructeurs militaires à Bangui. Et d’après des sources concordantes, les Russes sont désormais de plus en plus présents dans l’appareil étatique, y compris la sécurité présidentielle.

Outre la situation en Centrafrique, Jean-Yves Le Drian et Denis Sassou N’Guesso discuteront sur des « sujets de gouvernance » politique et économique, a-t-on précisé de même source diplomatique. Paris faisait référence au fait que le Fonds monétaire international a conclu récemment un accord avec le Congo pour un programme de relance de l’économie du pays dans lequel l’institution a formulé des « exigences de gouvernance » aux autorités congolaises.

 

 

Nestor N'Gampoula

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