Diplomatie : Jean-Yves le Drian salue la réconciliation en cours au Cameroun

Vendredi 25 Octobre 2019 - 14:36

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Le ministre français des Affaires étrangères a effectué, du 23 au 24 octobre, une visite dans le pays, consacrée au renforcement des liens de la France avec son allié traditionnel, à la suite de l'organisation d’un dialogue national, considéré comme un geste d’apaisement dans la crise des régions anglophones.

A l’issue d’un long entretien avec le président Paul Biya à Yaoundé, le chef de la diplomatie française s’est félicité des « efforts de paix » entrepris et proposé un « accompagnement » de la France dans ce processus. « Je suis venu pour dire combien la France voulait, avec le Cameroun, être dans une phase de relance d’une relation historique très forte », a-t-il souligné.

Jean-Yves Le Drian a, par ailleurs, appelé le président camerounais à poursuivre la « dynamique démocratique initiée » et proposé l’expertise de la France, notamment en matière de décentralisation, dans le « respect de la souveraineté et de l’unité » du Cameroun.

Comme preuve de la relance entre les deux parties, le chef de l’Etat camerounais a décoré le ministre français des Affaires étrangères de l’Ordre de la valeur, la plus haute distinction de son pays. Lors d’une cérémonie, il lui a offert également une pipe royale, symbole, a-t-il dit, de la « sagesse ».

Du fait de la persistance de la crise dans les régions anglophones, le président Paul Biya a été amené, avec la pression de la France, de l’Union européenne et des Etats-Unis, à chercher une solution durable à cette situation. Ce qui l’avait conduit à faire libérer son principal opposant, Maurice Kamto, et une centaine de membres de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Ces partisans de l’opposition avaient été arrêtés fin janvier à la suite de manifestations pacifiques organisées pour protester contre les résultats de la présidentielle.

Dans le même élan, les autorités camerounaises ont organisé, du 30 septembre au 4 octobre, un « Grand dialogue national » avec l’ambition de dénouer le conflit meurtrier qui sévit depuis deux ans dans l’ouest du pays, où des séparatistes anglophones et l’armée se livrent une guerre sans merci. Des ONG estiment que plus de trois mille personnes ont déjà trouvé la mort dans le conflit.

Un blason redoré à l'international

La volonté affichée par le pouvoir pour résoudre la crise dans les régions anglophones a redoré son blason à l’international et replacé le Cameroun au centre de l’échiquier africain. C’est ainsi que Paul Biya a reçu, le 10 octobre, le soutien du président français, Emmanuel Macron, à Lyon, en marge d’une réunion du Fonds pour la lutte contre le sida. Il est de nouveau attendu en France pour le forum de la paix les 12 et 13 novembre à Paris.

Durant son séjour, Jean-Yves le Drian a reçu les responsables de partis, dont Maurice Kamto, avec lesquels il a évoqué la situation qui prévaut au Cameroun. « Nous savons que c’est une étape importante mais que ce n’est pas encore l’aboutissement », a-t-il déclaré, en référence au dialogue national qui y avait été organisé. Paris veut être au « rendez-vous pour éventuellement appuyer, assister, coopérer en raison de la longue histoire que nous avons ensemble », a-t-il indiqué, ajoutant que la France, premier investisseur étranger au Cameroun, souhaite aussi valoriser cet atout « dans le domaine des infrastructures, de l’énergie, du développement ».

Après Yaoundé, Jean-Yves Le Drian s’est rendu à Douala, la capitale économique ainsi que dans le nord, une région sous la menace du groupe djihadiste Boko Haram, pour marquer le soutien de son pays au Cameroun dans la lutte antiterroriste.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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