Diplomatie : l’Union européenne prête à réexaminer la liste des officiels sous sanctions

Lundi 4 Novembre 2019 - 17:01

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Accusées notamment de violences lors des manifestations de septembre 2016, des personnalités politiques et militaires congolaises ploient, depuis lors, sous des mesures restrictives qui leur sont imposées par l'institution (gel des avoirs et interdiction de visas pour l’espace européen).

 

 

 

 

L’Union européenne (UE), par le biais de son nouveau chef de délégation en République démocratique du Congo (RDC), se dit prête à réexaminer la liste des personnalités congolaises sanctionnées entre décembre 2016 et mai 2017, pour « entrave au processus électoral et violation des droits de l'homme ». En effet, nonobstant toutes les démarches entreprises au plan diplomatique pour obtenir la levée de ces mesures, les choses sont restées en l'état. Mais, à la faveur de la dernière offensive diplomatique menée par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en Occident, les lignes commencent à bouger.

Lors d’une récente intervention sur Top Congo, une radio émettant à Kinshasa,  Jean-Marc Châtaignier n’a pas écarté la possibilité pour son institution de réexaminer les mesures prises à l’encontre des autorités congolaises incriminées. « Il y a des discussions pour décider de la suite qu’il faut donner à ces mesures. Il sera forcément tenu compte d’un certain nombre d’éléments par rapport à ce qu’on a connu depuis le début de cette année », a-t-il indiqué, tout en précisant que c’est à Bruxelles que la dernière décision sera prise.

« Je ne sais pas vous dire qui sera écarté de cette liste des mesures », a-t-il laissé entendre pour ce qu’il considère comme des mesures individuelles prises dans un contexte précis. Pour autant, a-t-il expliqué, l’UE n’a jamais arrêté ses programmes de coopération avec la RDC.

En tout cas, rien ne présage, aux dires du diplomate européen, la levée imminente de ces mesures individuelles, quand bien même chaque année, les Etats de l’UE procèdent à leur évaluation. Le diplomate a informé que l’UE est en train, pour l'heure, de revoir la liste de quatorze officiels concernés et « peut-être qu’elle sera revue et confirmée au mois de décembre ».  Jean-Marc Châtaignier a tenu à nuancer: « Ce ne sont pas des mesures de justice mais celles des nations souveraines ».                   

Sur le registre de la coopération, l’invité de Top presse a assuré que sous son mandat, il s’attellera à faire évoluer un partenariat win-win entre la RDC et l’UE tout en s’inscrivant dans la perspective du onzième Fonds européen dans lequel il veut que la RDC en tire la meilleure partie. « On va discuter en 2020 des nouveaux axes de coopération après les accords de Cotonou. Mais pour la période précédente, ce que nous avons entrepris en RDC par rapport aux projets et programmes l'a été selon des axes prioritaires définis dans la Convention de Cotonou », a-t-il dit.

Pour lui, la RDC ferait œuvre utile en misant sur ses propres ressources et en ayant un meilleur contrôle sur ses ressources fiscales, le rôle de l’UE étant juste d’appuyer là où elle peut faire la différence. « L’Union européenne ne peut pas venir en donneuse des leçons ni faire le travail de bonne gouvernance à la place du gouvernement congolais », a-t-il conclu, non sans souligner l’accompagnement de l'UE au processus d’ouverture initié par Félix Tshisekedi avec, à la clé, l’atténuation des conditions des prêts (fonds de garantie, etc.). « Nous sommes en train de travailler avec la Banque européenne d’investissement afin qu’elle développe ses activités ici au Congo mais nous sommes aussi en train de travailler pour faire venir d’autres banques européennes (publiques ou privées) en RDC », a-t-il révélé.      

Alain Diasso

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