Diplomatie : réchauffement de l’axe Bruxelles-Kinshasa

Jeudi 4 Avril 2019 - 16:45

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Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a estimé, à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat congolais, le 3 avril à Washington, aux Etats-Unis, qu’il est temps de tourner la page des élections en République démocratique du Congo (RDC). 

Photo droits tiersHasard de calendrier ou simple coïncidence, en tout cas, la rencontre entre Félix Tshisekedi et Didier Reynders, à Washington, est tombée à point nommé. Les deux personnalités se sont retrouvées presque fortuitement aux Etats-Unis et en ont profité pour faire l’état des lieux de la coopération entre leurs deux pays; laquelle n’était plus au beau fixe vers la fin des années Kabila.

Présent sur les lieux dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire de l'Otan, le ministre belge des Affaires étrangères et de la défense ne pouvait que s’attendre à mieux de son entrevue avec Félix Tshisekedi qui, lui, est à sa première visite officielle hors du continent en tant que chef de l’Etat nouvellement élu au terme de la présidentielle du 30 décembre 2018.

L’envie de passer l'éponge sur la crise diplomatique récente ayant mis à mal les relations bilatérales entre Bruxelles et Kinshasa a plané sur les discussions qu’ont eues les deux personnalités. Le moment était indiqué de réchauffer une coopération bilatérale longtemps mise en veilleuse pour repartir de bon pied en construisant le futur sur des enseignements tirés du passé. « Nous devons tourner la page des élections au Congo et regarder comment nous pouvons soutenir le changement (…). Ce que nous essayons de faire maintenant, c'est d’examiner comment nous pouvons contribuer à des réels changements et à des évolutions positives pour la population congolaise », a déclaré Didier Reynders, à l’issue de sa rencontre avec Félix Tshisekedi.   

Reprise de la coopération militaire entre la Belgique et la RDC

En fait, la Belgique nourrit de bonnes dispositions à renouer avec la RDC dans tous les domaines, eu égard aux assurances et aux gages de stabilité que présente le nouveau pouvoir. La principale annonce ayant sanctionné cette entrevue demeure la reprise de la coopération militaire entre la Belgique et la RDC ayant fait les frais de la crise diplomatique. Une délégation de la défense belge est, d’ailleurs, en passe de se rendre à Kinshasa afin d’en poser les fondements, a indiqué l’officiel belge, tout en rassurant sur la volonté de son pays à reprendre « une relation bilatérale normale » avec le Congo.

Celle-ci passera, entre autres, par la réouverture du consulat général de Lubumbashi et celui d’Anvers, juste pour consolider un processus laborieux de réconciliation qui a débuté avec la reprise des activités de l’ex-Maison Schengen, à Kinshasa.  En outre, la Belgique qui ne désespère pas aussi de pouvoir aider le Congo - via le port d’Anvers et la SNCB - se dit prête à réinvestir dans le port de Matadi et à sa liaison ferroviaire. Le ministre belge n’exclut pas non plus un « échange d’ambassadeurs » si les changements annoncés par Félix Tshisekedi  devenaient une réalité.                

Pour maints analystes, cette entrevue traduit une reconnaissance de facto, après mout atermoiements, de la présidence de Félix Tshisekedi par la Belgique et du gouvernement de la RDC annoncé pour ce mois d’avril.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Didier Reynders reçu par Félix Tshisekedi à Washington

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