Disparition : Emmanuel Bété-Siba conduit à sa dernière demeure

La cérémonie organisée, le 11 novembre au Palais des Congrès, en l’honneur du disparu, a été rehaussée de la présence du couple présidentiel. Membres du gouvernement, corps constitués invités étaient tous au rendez-vous pour honorer la mémoire de l’illustre disparu. Dans le hall du Palais des Congrès était dressée une chapelle ardente, dans laquelle étaient installées les dépouilles d’Emmanuel Bété-Siba et de son fils Evarel Bété-Siba, décédé à l’âge de 30 ans. Il a trouvé la mort, le 27 octobre, électrocuté, alors qu’il s’affairait à préparer les commodités d’usage pour l’éclairage du lieu de la veillée de son défunt père.

« La perte est énorme. Je puis affirmer sans ombrage, que nous avons beaucoup appris auprès de ce monsieur. C’était un monsieur très modéré, discret. Nous avons appris de lui la rigueur, surtout avant l’adoption d’un projet de loi », a déclaré le rapporteur du bureau de la commission Défense et sécurité, Henri Zoniaba Ayimessone. Et le membre du PCT Léon Prosper Bassangouala de reconnaître : « Le camarade Emmanuel Bété-Siba était très compréhensif et prêt à apporter de l’aide aux autres. Ce qui a fait que durant son passage à la Mairie de Nkayi, aucun remous d’ordre syndical, aucune fronde n’avaient été enregistrés ».

Qui était Emmanuel Bété-Siba ?

Né le 8 septembre 1943 à Louhanga, dans le district de Mindouli, il commence ses études primaires, dans cette localité, avant de les poursuivre à l’école Saint-François à Pointe-Noire, où il obtiendra son Certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe). Il fait ses études secondaires au collège Victor Augagneur.

Désireux de servir très tôt son pays, Emmanuel Bété-Siba va interrompre ses études secondaires pour embrasser la carrière d’enseignant. Au terme de sa formation d’instituteur adjoint, dans les années 1970, il est affecté à l’école primaire de Loudima, dans la Bouénza. Les années suivantes, il est nommé directeur de l’école A de Nkayi, aujourd’hui école Drapeau Rouge. Courant cette période, il adhère au Parti congolais du travail (PCt). Sa vie professionnelle va s’imbriquer avec son activisme politique. En 1973, Emmanuel Bété-Siba est nommé secrétaire général de la mairie de Nkayi, à l’époque Jacob.

Faisant montre d’un sens élevé de responsabilité et de dévouement, il n’occupa cette fonction que pendant une année, jusqu’en 1974. Il a ensuite été hissé maire de la ville de Nkayi. Poste qu’il occupa 10 ans durant. Homme à la quête du savoir, Emmanuel Bété-Siba mettra à profit son passage à la tête de cette municipalité pour parfaire ses connaissances dans le domaine de l’administration publique. C’est ainsi qu’il va approfondir ses études supérieures en ex-République démocratique d’Allemagne puis à l’Île Maurice.

De 1984 à 1990, il assure les fonctions de chef de district de Mouyondzi, dans la Bouénza. L’illustre disparu a servi sa formation politique sans désemparer toute sa vie durant. En 1991, il est nommé président du comité régional du PCT dans le même département. En 2000, il intègre le cabinet du chef de l’Etat, en qualité de conseiller politique. Il est élu député dans la deuxième circonscription de Mindouli en 2007, et se voit confier par ses collègues députés, la présidence de la commission Affaires juridiques et administratives. Réélu député dans la même circonscription en 2012, il assume jusqu’à ses derniers jours les fonctions de président de la commission Défense et sécurité. Pendant les récentes élections locales, il est élu conseiller à Mindouli. En sa qualité de doyen d’âge, il a dirigé les travaux de mise en place du bureau exécutif du Conseil départemental du Pool, à Kinkala.

Ses actions sociales au profit de ses mandants sont nombreuses. Il a réalisé la construction de l’école primaire de Kimouanda, du pont sur la rivière Manionsi mis en service depuis 2008, de l’église catholique de Manfoulou et du marché de Moualou. Il a également réhabilité l’ancien bâtiment du centre de santé intégré de Moulandou et des logements des enseignants de l’école primaire Lounga-Mbahou à Ngongo. Il a enfin installé quatre postes de santé dans quatre zones de sa circonscription avec une prise en charge mensuelle des infirmiers.

Fidèle à sa tradition, le secrétariat permanent du PCT, conduit par son secrétaire général, Pierre Ngolo, a également fait son ultime adieu à l’illustre disparu, peu avant l’hommage officiel. Sa famille politique a regretté son courage militant et son volontarisme. Emmanuel Bété-Siba, membre du bureau politique du PCT, ainsi que son fils ont été inhumés au Mausolée Marien N’Gouabi. Il laisse une veuve et plusieurs enfants.