Disparition : Simon Blaise Tchicaya, a été conduit à sa dernière demeure

Mardi 21 Octobre 2014 - 19:15

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L’Université Marien N’Gouabi a rendu, le 21 octobre à Brazzaville, un dernier hommage, au chef de département des Sciences et techniques de la communication (STC) Simon Blaise Tchicaya .

Cet enseignant a rendu l’âme, le 11 octobre à Brazzaville, à l’âge de 65 ans. « Qui l’aurait imaginé ! Qui l’aurait supputé ! Qui l’aurait cru ! Le 10 octobre, s’est tenu un staff au cours duquel prit part le chef de département STC qui, à l’occasion du tour de table, comme à l’accoutumée, fit le point sur la situation de son département en matière d’examens. Aucun signe, aucun indice néanmoins physique, aucune alerte ne présageait de cette fatalité », a regretté Dieudonné Tsokini, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines.

Né le 4 juillet 1949 à Pointe-Noire, il arrive à Brazzaville en 1954 et fait ses études primaires à l’école Saint-Vincent de Poto-Poto. Elève studieux et travailleur, il obtient son baccalauréat et s’inscrit à la Faculté de droit. La soif de découvrir d’autres horizons le pousse à participer au test de sélection organisé par l’Office de coopération radiophonique dont le but était de former les étudiants étrangers aux métiers techniques de production et réalisation radiophonique.

Admis au test, il bénéficie d’une bourse d’études pour la France, à l’Institut universitaire de technologie (UIT) de Bordeaux III où il obtint la licence en 1977 puis la maîtrise un an plus tard en Sciences de l’information. Avide de connaissance, et ayant trouvé sa vocation, il prend en 1978 une inscription en troisième cycle et soutient sa thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication. Nanti de tous ces parchemins, il décide de rentrer servir le pays. Il est recruté comme enseignant à l’université Marien N’Gouabi, au département des STC.

A ses débuts professionnels, il a bénéficié des prestations à la Radio-télévision gabonaise. A radio-Congo, il a animé pendant un an, une émission culturelle, « Polyface ». Maitre-assistant, il a assumé de 1995 à 1998 les fonctions de chef de département. Il est de nouveau élu chef de département de 2011 jusqu’à son décès. Adhérent au syndicat des enseignants du supérieur, il a occupé au bureau exécutif de 2008 jusqu’au dernier congrès de mars 2014 l les fonctions de secrétaire chargé de la communication.

Le corps enseignant était là pour honorer la mémoire de l’illustre disparu. Après un hommage, preuve de reconnaissance de ses collègues, amis et connaissances de l'université Marien N'Gouabi, suivi d'une messe en la basilique Sainte Anne , Simon Blaise Tchicaya, "Tchic"  a été conduit à sa dernière demeure, au cimetière du centre-ville.

Témoignages

Pour ses collègues, le vide sera difficile à combler. « Le souvenir que nous gardons de ce collègue c’est que tchic comme nous aimions l’appelé affectueusement était un homme humble et discret. Il cherchait toujours le compromis plutôt que la confrontation. La synthèse était une vertu qu’il incarnait avec subtilité et qui faisait de lui un homme d’une hauteur certaine, magnanime, toujours de bonne humeur, blagueur à souhait », a témoigné l'un de ses collègues.

La patience, l’écoute et la pédagogie sont les mots qui le caractérisent l’homme. « J’ai perdu un frère, un ami, un collègue, un partenaire. Vous comprenez que je reste seul dans la multitude. C’est le destin. C’était un homme toujours tolérant et conciliant. Depuis le lycée, je ne l’ai jamais vu se fâcher. Nos caractères se sont complétés. Je me retrouve face à moi-même dans la solitude », a regretté Guy Noël Sam’Ovhey Panquima.

Dans sa carrière professionnelle, il a formé trente générations d’étudiants, qui n’ont pas manqué de manifester leur regret, en ce dernier jour d' adieu. « On peut utiliser tous les verbes du monde mais monsieur Tchicaya ne reviendra plus. Des souvenirs sont multiples. Ce fut un bon enseignant. Aujourd’hui si je suis professionnel c’est grâce au savoir qu’il nous a inculqués. Monsieur Tchicaya était pour nous un modèle. Nous avons beaucoup appris de lui, partant, de la déontologie de la communication, l’éthique du journaliste, et la pratique radiophonique », s’est exprimé un ancien étudiant.

Josiane Mambou Loukoula