Distinction : retour sur le Prix Montesquieu d’Emmanuel Dongala

Mardi 31 Juillet 2018 - 12:30

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Le 24 avril dernier, dans les salons de l’Automobile Club du sud ouest à Bordeaux, les membres du jury avaient élu "La Sonate à Bridgetower" de l'écrivain congolais, lauréat 2018 du Prix Montesquieu parmi une sélection de cinq livres. La récompense lui sera officiellement remise le 15 septembre au Château de La Brède, lors de la manifestation "Montesquieu et nous".

Emmanuel Dongala sur le Stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo lors de la réception du Prix Mokanda 2013 des mains de Henri Lopes, président du jury.À l’heure de la rentrée littéraire 2018, un bref retour vers la précédente session permet d’apprécier les distinctions littéraires des écrivains congolais. Les plus retentissantes ont été celles attribuées à Wilfrid N’Sondé pour le Prix Kourouma au Salon du livre de Genève et à Emmanuel Dongala avec le Prix Montesquieu.

L’écrivaine Marie-Léontine Tsibinda, par réseaux sociaux, a écrit : « Notre littérature vit. Elle ne cesse de briller. Elle est belle, délicieuse, indomptable, incomparable, incorruptible, audacieuse, fantastique, ensorceleuse, imbattable, foisonnante. Elle explose comme une mangue mûrie au soleil de cette terre congolaise, féconde, généreuse, luxuriante. Une légende sans fin. Elle est le soleil de la liberté de créer ! ».

Pour le Prix annuel attribué à Emmanuel Dongala, il a été créé en 2008 à l’initiative du Cercle des amis de Montesquieu et de la ville de La Brède afin d’évoquer le souvenir du philosophe brédois et de son époque.

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre "Sonate à Kreutzer" n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer qui, d’ailleurs, ne l’a jamais interprétée mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.

Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, 9 ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…

De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du siècle des lumières.

Né en 1941 d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Emmanuel Dongala a quitté le Congo au moment de la guerre civile de 1997. Il a longtemps enseigné la chimie et la littérature à Bard College at Simon's Rock et vit actuellement entre la France et les Etats-Unis. Son œuvre est traduite dans une douzaine de langues et son roman "Johnny chien méchant" (Le Serpent à plumes, 2002) a été adapté au cinéma par Jean-Stéphane Sauvaire sous le titre "Johnny mad dog".

 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Dongala sur le stand Livres et auteurs du Bassin du Congo, lors de la réception du Prix Mokanda 2013 des mains de Henri Lopes, président du jury / Crédit photo Adiac

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