Doing business 2018 : la RDC toujours parmi les dix derniers

Jeudi 2 Novembre 2017 - 18:24

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La bonne nouvelle est le passage du pays de la 184e à la 182e place sur 190 pays sélectionnés dans le classement de référence internationale de la Banque mondiale.

 

 

Encore une fois, l’indicateur « Création d’entreprise » a porté chance au pays, avec 34 points engrangés. C’est ce même indicateur et d’autres comme le permis de construire et le transfert de propriété qui ont propulsé la République démocratique du Congo (RDC), quelques années plus tôt, dans le cercle restreint des meilleurs réformateurs au monde pour le climat des affaires. Elle avait alors gagné 83 places pour l'indicateur « Création d’entreprise», même si son classement général n’est jamais redescendu en dessous de la barre de 180e depuis l’édition 2011.

Le nouveau Rapport Doing business était très attendu. En effet, il survient après une réunion stratégique tenue en octobre 2017 au ministère du Plan sur la préparation de l’édition 2019. Une telle projection dans l’avenir laissait planer le doute sur les chances réelles du pays de glaner quelques points dans l’immédiat. Par ailleurs, toujours au cours de cette année, une autre réunion, cette fois informelle, a eu lieu entre la presse et l’ancienne équipe de gestion de l’Agence nationale de promotion (Anapi). Cette rencontre a laissé transparaître un certain malaise sur le retard accumulé dans la mise en œuvre effective de certaines réformes phares, capables de booster considérablement la place du pays dans le classement général.

Beaucoup de participants à ces échanges ont plaidé pour un renforcement du rôle de l’Anapi dans l’application des réformes. Une fois de plus, il revenait aux politiques de donner l’impulsion nécessaire pour ne plus avoir des taux d’exécution des réformes parmi les plus faibles de la région. À côté de la RDC, d’autres pays ne lésinent pas sur les moyens pour être mieux cotés et profiter de cette reconnaissance internationale pour drainer de nouveaux investisseurs. En somme, la RDC n’est pas le seul pays engagé dans la course à l’investissement.

Voilà autant d’enjeux et de défis sur la seule question du climat des affaires et des investissements en RDC. Finalement, le pays s’en sort avec deux points en plus, et ce malgré un contexte économique très difficile. Placée sur le thème « Réformer pour créer des emplois », la 15e édition Doing business annonce une amélioration de 34 points pour l’indicateur « Création d’entreprise » et d’un point pour l’indicateur « Paiement de l’insolvabilité ». Du côté de l’Anapi, l’organe technique du gouvernement en matière d’amélioration du climat des affaires, l’on se félicite, bien entendu, de ce résultat qui traduit « un travail remarquable de toutes les parties prenantes ». Pour autant, la question du retard dans l’application de certaines réformes phares va continuer à se poser comme l’obstacle majeur à l’amélioration du score du pays. Pas étonnant que le gouvernement ait promis, dans la foulée des changements majeurs de certains indicateurs à l’horizon 2018, des mesures plus dissuasives à l’encontre des services et acteurs réfractaires aux différentes réformes.

Avec ce nouveau score plutôt encourageant, le pays est bien parti pour continuer à grimper et grignoter des places dans le classement général, même si l’incertitude politique va continuer à gripper régulièrement la machine. Par ailleurs, il se pose un véritable problème d’efficacité de l’administration publique et de résistance des services publics. Sur cette question, la détermination de l’autorité politique demeure la condition essentielle pour surmonter cette contrainte. Certains experts rappellent aussi que le processus de réforme prend forcément du temps, et les résultats sur le terrain ne seront pas au rendez-vous dans l’immédiat. Et aucune mesure ne peut changer cette équation. Tout le sens du défi futur sera simplement de procéder à l’élimination progressive de toutes les entraves à l’investissement en RDC. Pour rappel, le Doing business est un Rapport de la Banque mondiale qui compare les cadres législatifs, réglementaires et pratiques de 190 pays à travers le monde. Introduit en 2002, ce rapport permet d’évaluer les facilités à l’investissement en collectant des données par rapport à une dizaine d’indicateurs représentant autant d’étapes dans le cycle de vie d’une entreprise.

Laurent Essolomwa

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