Domaine public : les jeunes interrogent l’État sur l’occupation du dépôt de CFCO

Samedi 1 Mars 2014 - 14:00

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La 3e Conférence générale de la jeunesse, organisée à Brazzaville du 25 février au 1er mars, a permis des échanges directs entre les participants qui n'étaient que des jeunes et quelques membres du gouvernement invités pour la circonstance.  Au cours de ce dialogue intergénérationnel, initié en marge des travaux, les jeunes ont interpellé le ministre des Affaires foncières et du Domaine public, Pierre Mabiala, sur la situation de l'ancien dépôt du CFCO, victime d'une occupation par certaines autorités du pays.  

L’occupation du dépôt du Chemin de fer Congo Océan (CFCO), dans ce quartier appelé "Cent-fils" à Mpila ; les décisions prises récemment à Sibiti, dans la Lékoumou pour la protection du domaine de l’État ; la situation de l’hôtel Panorama, etc., telles sont, entre autres, les sujets ayant interpellé la jeunesse congolaise réunie au palais des Congrès de Brazzaville. 

Dans ses explications, Pierre Mabiala a indiqué que cette zone avait été vendue par le Comité de privatisation créé par décret présidentiel. Le comité avait ordonné la vente de toute cette bande. « C’est pour cette raison que le Comité de privatisation à l’époque recherchait des acheteurs. Lorsque je suis arrivé à la tête de ce ministère, j’ai cherché, comme vous, à en savoir un peu plus avec l'intention d’aller casser. Je me suis posé la question de savoir si l’argent qui a servi à la cession de toute cette zone avait été déposé au Trésor public. La réponse était oui. Tous ceux qui ont acheté ces terrains sont munis de la déclaration de recette délivrée par les services du Trésor public. Il s’agit donc des ventes régulières », a-t-il assuré même les jeunes ont donné l'impression de n'être pas convaincus. 

Quant à l’hôtel Panorama, le ministre des Affaires foncières et du Domaine public a rappelé que cette structure n’existe plus actuellement. Il a expliqué que la loi domaniale interdisait l’exercice d’une telle activité commerciale dans un camp militaire, un domaine public de défense. « Nous avons instruit le dossier et nous avons constaté que ce sont les fonctionnaires véreux qui se sont permis de vendre l’espace et même le bâtiment à un privé, sujet étranger. C’est pour cela que nous avons déguerpi en la forme administrative. Nous avons pris un arrêté pour réaffecter cet espace de terre à la Défense nationale. La superficie est de 5 800 m2, donc plus d’un demi hectare qu’on a donné à un sujet étranger pour faire ses propres affaires. »  

Pierre Mabiala a indexé certains commis de l'État

Concernant les propriétés domaniales de Sibiti, Pierre Mabiala a évoqué l’anarchie parce que les espaces de terre appartenant à l’État depuis des années ont été vendues par des autorités publiques. Pour lui, la vente d’un bien de l’État ne se réalise que par décret pris en Conseil des ministres, conformément à la loi 9 du code domaine de l’État de 2004. Or à Sibiti, a-t-il regretté, l'acte de vente a été décidé par le secrétaire général de la sous-préfecture. Selon nos sources, cet homme est aujourd’hui élevé au rang de sous-préfet. « Ce qui est très important dans la vente des biens de l’État, c’est que le fruit généré par cette vente doit prendre la direction du Trésor public. Mais quand l’argent va dans la poche de quelqu’un, ce n’est pas une vente, c’est une spoliation à l’égard de l’État et une escroquerie vis-à-vis de la personne qui a acheté », a poursuivi Pierre Mabiala, rappelant que les biens de l’État étaient imprescriptibles.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les ministres face aux jeunes; les participants au dialogue intergénérationnel ; crédit Adiac