Droits de l’homme en RDC : Human Right Watch et l’ONU expriment des inquiétudes

Mercredi 4 Juillet 2018 - 16:45

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À quelques mois de la date prévue pour les élections générales dans le pays, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme ainsi que l’ONG américaine stigmatisent la répression contre l’opposition politique et les défenseurs des droits humains et de la démocratie qui, d’après eux, demeure toujours intense.

À six mois de la tenue des élections en République démocratique du Congo (RDC), les signaux qu’émet le pays ne rassurent guère. La perplexité gagne de plus en plus les esprits avec des inquiétudes maintes fois exprimées quant à l'aboutissement heureux du processus politique avec l’organisation des élections le 23 décembre. Plusieurs ONG ne cessent de donner de la voix pour tirer la sonnette d’alarme, à l’instar d'Human Right Watch (HRW) qui, par le biais d’un communiqué publié le 2 juillet, fait un constat amer de la situation politique dans le pays. À la veille des échéances électorales, l’ONG américaine déplore la persistance de la répression contre l’opposition politique et les défenseurs des droits humains et de la démocratie.

HRW déclare avoir mené des enquêtes auprès des prisonniers politiques encore en détention en violation de l’accord de la Saint-Sylvestre. Les cas de vingt-quatre leaders d’opinion « arrêtés dans le cadre de la répression politique menée par le gouvernement depuis 2015 » ont été passés au crible par l’ONG dans ses investigations. Il en découle que la situation sur le terrain n’a pas beaucoup évolué par rapport aux mesures de décrispation politique garanties par l’Accord de la Saint- Sylvestre. Trois des exilés nommés dans cet accord sont toujours en exil, note l’ONG qui cite Moïse Katumbi (ancien gouverneur du Katanga et candidat déclaré à la présidentielle), Floribert Anzuluni (activiste pro-démocratie et chef de file du mouvement citoyen Filimbi) et Antipas Mbusa Nyamwisi (ancien ministre et chef rebelle).

En raison du climat politique délétère dans lequel ploie le pays actuellement, exacerbé par les craintes de violences politiques généralisées, d’autant que l’actuel chef de l’État n’a pas encore déclaré publiquement qu’il se retirerait du pouvoir, HRW fait appel à la communauté internationale afin qu’elle prenne des mesures urgentes pour permettre les élections libres et équitables en RDC.

L'ONU emboîte le pas

La sortie médiatique de HRW a appelé une autre, celle du Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Exprimant le 3 juillet sa vive préoccupation sur la situation des droits de l’homme en RDC alors qu’il intervenait devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, Zeid Ra’ad Al Hussein a stigmatisé la détérioration de la situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays avec un impact dramatique sur les civils. Il a répertorié un nombre croissant de violations : 2 858 entre janvier et mai derniers contre 2 332 pour la même période en 2017. Et de regretter le peu de progrès accomplis dans l’application de mesures de confiance stipulées dans l’accord politique du 31 décembre 2016, notamment les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique, la remise en liberté des prisonniers et la redevabilité pour les violations commises. Face au tableau sombre que représente le pays en termes de respect des droits humains,  Zeid Ra’ad Al Hussein a  plaidé pour le respect des engagements au titre de l’Accord politique du 31 décembre 2016, en mettant une emphase soutenue sur la libération de tous les prisonniers politiques.

Alain Diasso

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