Droits de l'homme: la Démiap accusée de maintenir des cachots clandestins

Vendredi 12 Avril 2019 - 20:20

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L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a fait savoir, le 12 avril, que malgré l’ordre de fermeture des prisons illégales donné par le président de la République, le service des renseignements militaires continue d'enlever et de détenir illicitement des personnes au-delà de quarante-huit heures, sans l’autorisation préalable d’un juge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A travers un communiqué,  l'Asadho se dit très préoccupée par « l’enlèvement suivi de la détention au secret », le 20 mars dernier, de John Zikama Bahali, agent de l’école Sainte Margueritte, dans la commune de Mont Ngafula, à Kinshasa, et de John Kasesa Ngongo, de la société Transco, ainsi que de la menace de mort contre John Kapend Mwanzamb.

Citant des témoignages qui lui sont parvenus, cette ONG de défense des droits de l’homme revèle que John Kasesa Ngongo avait été brutalement arrêté en plein culte à l’église Jésus la Puissance par une dizaine de personnes armées, habillées en tenue civile. Ces derniers, affirme l’Asadho, l’auraient tabassé et ligoté avec le pasteur Fernand Muteba, avant d’être jetés dans une voiture non immatriculée.

Les deux personnes se seraient retrouvées dans la voiture avec un autre membre de la même église, Zikama, enlevé une heure avant, soit aux environs de 18 h, pendant qu’il était en route pour le culte. « Ces personnes n’étaient munies d’aucun mandat délivré par une autorité  judiciaire compétente », regrette cette ONG. Le pasteur, selon elle, avait été libéré après s’être vu extorquer la somme de vingt mille francs congolais, l’équivalent de treize dollars américains, alors que les deux autres personnes ont été conduites vers une destination inconnue, sans porter à leur connaissance les faits pour lesquels elles ont été arrêtées et maltraitées.

Des cachots en dehors du circuit judiciaire

Après des recherches entreprises par les membres de leurs familles respectives, indique l'Asadho, ces deux personnes  ont été localisées au cachot du service Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap), dans la commune de Kintambo, sans accès aux services d’un avocat et à la visite des membres de leurs familles, en violation des dispositions des articles 17 à 19 de la Constitution.

Tout en condamnant les actes de violation des droits fondamentaux de ces citoyens par les agents de la Démiap, l’Asadho fustige le fait que malgré l’ordre de fermeture des cachots clandestins dits amigos, ce service des renseignements militaires continue d'enlever et de détenir illicitement des gens au-delà de quarante-huit heures, sans l’autorisation préalable d’un juge.

Elle exhorte, de ce fait, le directeur général de ce service à libérer sans conditions les personnes arrêtées et détenues illégalement et à déférer les auteurs de ces actes  devant l’officier du ministère public pour poursuites. Elle demande, par ailleurs, à l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo  d'ouvrir une instruction judiciaire à charge des agents de la Démiap impliqués dans cet enlèvement et détention illégale.

Lucien Dianzenza

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