Droits de l’Homme : la VSV inquiète de la détention d’Honoré Kapuku Mushila par les services de sécurité

Jeudi 7 Août 2014 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ONG motive sa crainte par l’assassinat après l’enlèvement, il y a quatre ans, de ses deux membres dont Floribert Chebeya et Fidèle Bazana dans les locaux de l’ex-Inspection générale de la Police nationale congolaise (PNC).

La Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) s’est dite très préoccupée et indignée par la détention illégale d’un membre de son staff et Chargé des Comités droits de l’Homme à la base (CDH/VSV), Honoré Kapuku Mushila, et ses codétenus, à l’Agence nationale des renseignements (ANR), à Kinshasa.

Dans une réaction du début de la semaine, cette ONG a dénoncé les violations des droits reconnus à toute personne en détention dont Honoré Kapuku Mushila est victime depuis son enlèvement en compagnie de dix autres personnes, dans la nuit du 2 au 3 août. La VSV fait, en effet, observer que plusieurs tentatives menées par les membres de famille et proches ainsi que les défenseurs des droits humains pour entrer en contact avec la victime demeurent vaines. « Depuis de nombreuses années, les autorités de l’ANR ne cessent de fouler au pied les droits des détenus aux visites, à l’accès à la nourriture, à l’eau potable, aux soins médicaux, etc. », a souligné cette association.

La VSV note également que ce service excelle dans les violations des droits des détenus, en particulier et des droits humains, en général, en persistant dans les interpellations, arrestations arbitraires et autres enlèvements à des heures indues, ainsi que des détentions prolongées des personnes sans que le motif de leur privation de liberté ne soit porté ni à leur connaissance, ni à celle de leurs avocats et moins encore à celle des défenseurs des droits humains.

Présentation devant leur juge naturel

Dans ce plaidoyer, la VSV a relevé que les personnes mises en cause par l’ANR ne sont souvent pas présentées dans un délai raisonnable devant une juridiction compétente. Pour l’ONG, cela est en violation des articles 18, 6,7 et 9 respectivement de la Constitution du pays, de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

C’est devant cette réalité que cette association a réitéré aux autorités de la RDC sa demande de libération immédiate et sans condition de son membre, Honoré Kapuku Mushila et de ses codétenus sinon leur présentation, sans délai, devant une juridiction compétente en cas de griefs sérieux à leur charge.

La VSV exige également l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur cet enlèvement à des heures indues en vue d’en établir les responsabilités et sanctionner les commanditaires, complices et exécutants ainsi que la réparation des préjudices subis par les victimes d’enlèvement, séquestration et détention illégale. Cette ONG, qui rappelle l’assassinat après l’enlèvement dans la nuit du 1er au 2 juin 2010, de ses deux membres en l’occurrence Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi dans les locaux de l’ex- Inspection générale de la PNC (actuel Commissariat général de la PNC), exprime ses vives craintes quant à la vie et la sécurité d’Honoré Kapuku, qui avait été enlevé, par des hommes armés en civil et en tenue de l’armée et de la Police militaire, venus à bord des véhicules dont l’un portant la mention « police », dans la nuit précitée, vers 2h45, à l’église « Laboratoire universel des guérisons spirituelles » à Ngaliema/Brikin.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des responsables de la VSV lors d'une conférence de presse/Photo Adiac