Droits de l’homme : le BCNDH note une hausse inquiétante des cas de violations

Mardi 2 Juin 2020 - 15:36

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Pour l’agence onusienne, qui regrette que la situation démocratique et celle des droits de l’homme soient loin d’être améliorées sous la présidence de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, les agents de la police et de l’armée seraient responsables de cette augmentation, surtout dans les provinces affectées par le conflit ainsi que dans le Kongo central.

 

Le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) a observé une « hausse significative et déplorable des violations des droits de l’homme » durant la période de l’état d’urgence sanitaire. Dans son rapport du mois d’avril sur les violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC) publié le 31 mai 2020, cette agence onusienne a reconnu les agents de la Police nationale congolaise (PNC ) et des Forces armées de la RDC (Fardc) comme auteurs d’au moins 30% de ces abus décriés.

Le BCNUDH a, en effet, affirmé avoir documenté sept cent soixante-neuf cas de violations des droits de l’homme dans le pays, sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi et, particulièrement, pendant la période de l’état d’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus. Le rapport du BCNUDH a relevé une augmentation de 13% par rapport au mois de mars, au cours duquel cette agence a identifié six cent quatre-vingt-un.

Pour le bureau onusien, les agents de la PNC et des FARDC sont responsables de cette augmentation surtout dans les provinces affectées par le conflit ainsi que dans la province du Kongo central. « Depuis la proclamation de l’état d’urgence et l’instauration des mesures de restrictions sanitaires, le 18 mars 2020, le BCNUDH a relevé soixante-dix cas de violations des droits de l’homme à travers la RDC par des agents de l’État, faisant au moins cent cinquante et un victimes. Il a également rapporté vingt autres cas relatifs au droit à la propriété, dix-huit violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne (avec soixante-quatre victimes, dont douze femmes), quatre violations du droit à l’intégrité physique (avec soixante-dix-neuf victimes, dont un cas de violence sexuelle), quatre violations du droit à la vie (avec six victimes dont quatre d’exécution extra-judiciaire) et une violation au droit à la santé (avec deux victimes) », a indiqué le BCNUDH dans ce rapport. Parmi les agents de l’Etat, lit-on dans ce document, la PNC est responsable de quarante-cinq violations faisant au moins cent trente et un victimes contre six violations par les Fardc, cinq et quatre violations respectivement pour l’Agence nationale des renseignements (ANR) et les autres agents de l’Etat.

Le rapport note, dans les zones en conflits, plus de 94% de cas de violations documentées en avril 2020 (sept cent vingt-six violations) dont la mort d’au moins deux cent quatre civils parmi lesquels trente-quatre femmes et vingt-huit enfants. Selon ce rapport, la majorité de cas ont été enregistrés dans la province du Nord-Kivu (deux cent soixante-dix-neuf violations, soit 38% des violations commises dans ces provinces), suivie du Sud-Kivu (cent quarante-trois violations), de l’Ituri (cent trente et un violations) et des provinces du Kasaï (soixante-dix-sept violations). A l’en croire, dans ces parties du pays, comme au mois de mars, les combattants des groupes armés y auraient commis plus de violations (54%).

Le monitoring du BCNUDH a répertorié au cours de la même période, dans les provinces épargnées par les conflits armés, quarante-trois cas. Il s’agit principalement de seize violations du droit à la vie (quarante-cinq victimes dont trente-six victimes d’exécution extrajudiciaire parmi lesquelles une femme et trois enfants), onze violations du droit à l’intégrité physique (trente-deux victimes dont deux femmes victimes de violences sexuelles), huit violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne (vingt et une victimes dont cinq femmes et un enfant) et quatre violations du droit à la propriété. Ici, la totalité de ces violations serait attribuable à des agents de l’Etat, dont 70% à des agents de la PNC (trente violations), 19% à des militaires des Fardc (huit violations), 7% à d’autres agents de l’Etat (trois violations) et 5% à des agents de l’ANR (deux violations).

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Rapports et publications sur les droits de l'homme/ Monusco.

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