Droits de l’homme : le gouvernement toujours pas disposé à "reconsidérer" le cas Scott Campbell

Jeudi 23 Octobre 2014 - 16:21

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L’Exécutif national a par ailleurs réitéré, dans une récente mise au point, sa volonté de poursuivre une collaboration active et utile avec la composante Droit de l’homme de la Monusco établie sur le territoire national.

Ce n’est pas la peine. La RDC ne reviendra pas sur sa décision d’expulsion prise à l’encontre du chef de la division « Droits de l’homme » de la Monusco qui a quitté le territoire national depuis le 17 octobre dernier. Telle est la substance de la mise au point du gouvernement publiée le  22 octobre par l’entremise de son porte-parole Lambert Mende Omalanga. Tout en réaffirmant sa volonté de poursuivre une collaboration active et utile avec le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH), le gouvernement refuse cependant de renoncer à sa décision contre Scott Campbell prise individuellement. Il est mis en cause son implication directe dans la dénaturation des renseignements à propos de la situation des droits de l’homme en RDC. Dans ce document, il y est dénoncé, la légèreté de la méthodologie de Scott Campbell « fondée essentiellement sur des extrapolations abusives qui, faute d’éléments de preuves, ne pouvaient qu’être rangées dans la rubrique des rumeurs non vérifiées ».

S’agissant du rapport incriminé sur le déroulement de l’opération « Likofi » destinée à combattre le gangstérisme urbain sur fond de dénonciation des bavures policières, Lambert Mende confirme ce qui suit : « le directeur du BCNUDH et son équipe avaient bien reçu à chacun d'eux les avis et considérations des pouvoirs publics congolais mais ils s’étaient toujours refusés d’en tenir le moindre compte dans les versions finales rendues publiques ». Toujours dans le cadre de ladite opération, cet ancien membre de l’International crisis group (Icg) aurait, selon Lambert Mende, mit une emphase particulière sur « la prétendue absence de poursuites judiciaires à l’encontre des membres du personnel des forces de sécurité de la RDC coupables d’actes délictueux et criminels ». Là-dessus, le gouvernement fait savoir que bien avant que ce rapport ne soit publié, les militaires et policiers auteurs d’actes répréhensibles dans le cadre de l’opération « Likofi » étaient bel et bien sanctionnés. En témoignent les statistiques de la Justice militaire qui renseignent que soixante-cinq officiers, sous officiers, caporaux, soldats et agents de police ont été arrêtés et ont comparu en procès publics devant les juridictions militaires des garnisons de Gombe, Matete et Ndjili dans la capitale.

Scott Campbell et son équipe avaient également récidivé dans leur rapport d’avril 2014 consacré aux violences sexuelles en faisant fi des efforts des autorités congolaises pour réprimer les violences sexuelles, peut-on lire. Refusant de cautionner la mise sous tutelle du pays de Lumumba comme cela semble transparaitre dans les recommandations d’une communauté internationale appelant à une « reconsidération » du cas Scott Campbell, le gouvernement congolais estime avoir fait œuvre utile en déclarant ce cadre onusien « persona non grata ». Et Lambert Mende d’enfoncer le clou en confirmant la « cessation de collaboration » avec celui qui est présenté comme « une personnalité manifestement incapable de travailler sereinement et efficacement à la promotion des valeurs humanistes et de renseigner objectivement sur la situation des droits de l’homme » en RDC.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Scott Campbell